Tentation. Envie. Défi. Désir d’écrire. Bonheur d’avoir écrit. Une belle langue, des phrases bien tournées, des mots justes, choisis, réfléchis, images, descriptions, poèmes, nouvelles. Et puis, dans un été trop tranquille, un atelier dense, une consigne par semaine d’été, contrainte, attente, réflexion, doute, urgence, obsession, crayon et papier à portée de main, nuit et jour, écrire en bloc, sans virgules, sans points d’interrogation ni d’exclamation, encore moins de suspension, même pas de ponctuation du tout, déstructuré, déséquilibré, en jet puissant de préférence. Et puis après ce chamboulement, cette remise en cause, étonnement mêlé de souffrance, c’est le coup de grâce, le parpaing. Mot brut, gris, lourd, sombre, coup de poing dans un style autrefois si paisible. La musique devient tourment, brusquerie, phrases hachées, cadencées, parfois même plus de phrases du tout. Tamtam. Coupe-coupe. Rythme. Rupture. Disparue la langue que tu aimes tant, élégante, harmonieuse, des pleins et des déliés, des modulations douces. C’est un autre pays, une autre langue qu’il faut appréhender, apprendre, ressentir. Il faut la lire, la dire, la clamer, la faire résonner, la couper au hachoir, la mâcher, la cracher crue puissante pesante jusqu’à te faire peur devant ta violence. Et puis une pause, d’épuisement. Faire le point, scruter, élaguer. Assimiler. Adopter. Revenir en arrière, adoucir, arrondir, retrouver ce qui est toi, ta musique, ton rythme, ta joie, et puis, recommencer à écrire…
Cette histoire de musique qui devient tam-tam, c’est un truc qui me parle. C’est peut-être ça l’écriture, une musique qui se transforme. Je vais écouter. Merci.
Merci pour ton attention, pour ces échos qui nous parlent. Je cherche toujours la musique dans l’écriture, la mienne ou celle des autres, du piano jusqu’au tamtam, il faut arriver à trouver l’émotion…