Mehdi se lève, s’étire, boit un peu de soleil, tourne la tête, sourit, et avance, dans l’odeur de terre chaude, dépasse un arbuste au parfum aillé, avance vers sa femme
« Je me souviens quand nous étions assis côte à côte dans notre groupe adolescent de l’odeur de savonnette au lait d’amande, je me souviens de sa sueur mêlée aux nôtres, après les courses ou bagarres, je me souviens du parfum de pomme mure de l’eau de toilette qu’elle avait empruntée à sa grand-mère pour accompagner la jupe large, le décolleté, sa tentative d’éclosion ce jour là sur la terrasse, je crois me souvenir d’une note d’herbe se mélangeant à l’odeur lourde de caoutchouc de sa combinaison et à la senteur rêche de peinture écaillée du bois du canot quand j’ai embrassé le sel sur sa peau sur la plage, je me souviens de la fragrance de cédrat que lui avait offert Guy et que je n’aimais pas… elle lève la tête et me regarde, interrogative, j’entre dans son odeur que je ne sais pas décrire. »
boire le soleil, et la sensualité de ce texte
merci ! ça doit être le regret de ne plus pouvoir le faire à mon âge 🙂