Les parents aimaient s’amuser, boire des verres à la terrasse des cafés, préparer des pique-niques, se déguiser entre amis. Les garçons avaient grandi dans cette ambiance festive d’après-guerre. Des photos en témoignent. Sur l’une d’entre elles, ils sont quatre, devenus adultes. C’était au début des années 60. Ils étaient tous réunis dans la grande maison. Éclats de rire, déguisement, poses rigolotes. Fiers de la surprise qu’ils offrent à leurs aînés, ils sont quatre transportés dans une bonne humeur communicative. Ils sont quatre. Les deux frères, le cousin et la jeune femme. D’habitude, ils sont plutôt trois à se retrouver dans la nouvelle maison parentale, trois à partager le même appartement parisien dès qu’ils remontent d’une visite en province vers la capitale. Il pense qu’il a de la chance d’avoir un grand frère comme lui, prêt à l’accueillir dans son nouveau chez lui. En retour, il l’aide pour ses cours de maths. Il ne sait pas pourquoi il a ces pensées maintenant alors qu’ils fouillent dans les placards. Tiens, cette robe de maman serait parfaite ! Pour une occasion qui n’est pas connue, le cousin les a rejoints. Il pense qu’il a bien fait de se rapprocher de ses cousins, que le temps passe différemment quand ils sont ensemble. Il aime cette présence familiale, cette chaleur d’accueil dont il a toujours bénéficié. Il veut se persuader qu’il est le cousin préféré ! Il a apporté des fleurs à sa tante, une attention qui lui a fait plaisir. Alors, comme au temps de leur tendre jeunesse, ils s’amusent de futilités, fouillent dans les armoires, les placards, le grenier. Les garçons se déguisent, jambes poilues sous des robes décolletées, colliers autour du cou, yeux maquillés et chapeau d’époque. Il pense qu’ils sont bien tous ensemble, que la jeune femme l’aime et que ça fait du bien. Les jours sont magnifiques à ses côtés et il veut lui prouver qu’il sera à la hauteur. Quant à la jeune femme, elle a enfilé un pyjama d’homme de couleur sombre et porte à son bras un sac à main, sur la tête un chapeau de paille. Elle pense qu’elle aussi, elle aimait se déguiser il n’y a pas si longtemps, qu’elle en a fait des kermesses, des défilés sur des chars et des galas de fin d’année. Elle retrouve ici de la joie de vivre, même si elle n’est pas encore très à l’aise. La suite, on ne la connait pas, on ne peut que supposer, imaginer le hors champ,
Beaucoup aimé le passage de l’un à l’autre, du corps à l’esprit. Tout déroule. Tu as donné le mouvement au cliché photographique.
merci fabienne pour ce passage par ici. c’est un essai, il semble être convainquant si j’en crois ton retour. très touchée. poursuivre certainement un peu plus loin…
oui Dominique, tu vois que même dans le flux de la vie réelle, l’écriture est fluide et nous emmène 🙂 !
tu as bien raison ! merci pour ton soutien Gwenn