Un pavillon de banlieue standard le crépi blanchâtre sale seules les traineries aux abords disent la maison n’occupe pas les mêmes habitants peut être que c’était l’idée des architectes lissé l’humain, lissé la rue, lissé les vies standards interchangeables invisibles. Les pièces ne s’accordent pas à ceux qui y vivent le même ordre la même vacuité. Elle disait on a un toit et de quoi manger c’est bien le plus important, le reste… Tentatives d’occupation première la peinture qui collent à certains pans de murs, dire je suis un peu même si vous ne me voyez pas, chez moi j’existe. Il ne la laissait pas choisir, il n’y a pas vraiment traces d’elle, blanc pour la luminosité blanc, pour la propreté il fallait lessiver les murs et plus vite que, le blanc et sa présence fantomatique. Tentatives d’occupation secondaire les photos d’école, chaque année cumule les fonds vifs et joyeux derrière l’absence de sourire aciers les yeux durs, important les photos montre que l’enfant existe lui, qu’il doit prendre place au moins dans le salon derrière le canapé occupé par le maitre et sa télé, le programme c’est lui, le confort c’est lui, le mot d’ordre en silence file droit maisonnée. Un escalier en bois à l’étage le rappel des cris de nuit les mains sur les oreilles pour faire semblant que la brutalité n’est pas, les chambres terrorisent le noir, les chambres au corps pendu se balancent frêle le corps vert de coup ravalés les chambres sous le lit le sommeil à peine pas de fioritures pas de jouets en abondance faut lui apprendre la vie il disait un doudou caché sous le matelas résiste aux assauts des mains velues qui veulent rendre viril t’es un homme ou t’es une fiotte le doudou et les mains tristes qui le triturent pour ne pas comprendre les sons la langue qui frappe sur les os. La salle de bain refuge avait perdu son verrou arraché l’intimité c’est un privilège et le privilège c’est pour ceux qui gagnent leur vie, vous gagnez votre vie ? les murs résignent les souvenirs, faire avec c’est pas si c’est pas tant y a pire ailleurs on a un toit et de quoi manger.