Ravissement et emportement
( note pour le chapitre #1bis été 2023 14 juin 2023)
Attirer les foudres. Ravissement et emportement. S’en remettre à Zeus et à sa possibilité de transformation, de métamorphoses, à défaut. L’idée d’un renoncement à une volonté propre, insistante idée qui devient obsession. En parallèle l’acceptation d’une impuissance. Une double construction de l’imaginaire, simplissime, impuissance et toute puissance. Mais le doute tenaille de ne pas parvenir à conserver, à maintenir l’équilibre, et le recours au mât. A l’image d’Ulysse qui vogue vers les Sirènes dans l’invention, la ruse d’une sécurité qui ne serait pas comme tout le reste illusoire.
Ce gros cahier d’écolier possède une couverture rose. Sans doute parce que c’est la seule couleur disponible au moment où il est acheté. Ce qui est prioritaire à cet instant c’est l’épaisseur, le nombre de pages, l’impression que l’on pourra s’y étendre presque à l’infini.
Combien d’années d’absence ? sans la moindre nouvelle, le moindre signe échangé de part et d’autre ? cinq, six, à quelle période cette nécessité devient elle impérieuse de lui écrire au cours des dix années en tout que durera l’absence. On ne pensait pas que ça pouvait arriver, on était animé par des buts à l’opposé, et puis un matin, dans une chambre d’hôtel, à Château Rouge, Zeus est entré en ouvrant en grand la fenêtre, prenant la forme d’une petite brise très agréable dans la chaleur torride de ce mois d’août 1988. La main qui tient le crayon de papier se met à écrire de façon indépendante de toute volonté et noircit les pages quadrillées du cahier. une, deux, cent, deux cents pages sans s’arrêter. Un véritable flot, une inondation, et les deux mots qui l’accompagnent, je m’en souviens encore, et du doute qui naît à cet instant très précis où le cahier se referme. Ravissement ou emportement ?
Puis recommencer, à cause de ce doute, des milliers de pages dans l’espoir peut-être de ne plus s’en remettre aux Dieux, de ne pas resté pétrifié par le doute entre deux mots. La mer est toujours vineuse, les sirènes se taisent, craquements de l’embarcation déserte, les liens tiennent toujours au mât, on ne sait pas pourquoi. Désire t’on encore le savoir ?
les cahiers choisis pour leur taille, leur couleur ou selon la circonstance, pléthore de mondes possibles…ont-ils émergés de cet océan de pages pour accoster au rivage d’un lectorat ?
Bonjour Gwenn et merci pour la lecture et le commentaire, et pour répondre à la question j’ai bien (un peu ) honte que non. Mis à part ce que je publie sur mon blog et ici.