La première partie consiste à commencer et à détecter ce qui fait début, ce qui fait lancée, ce qui pousse, ce qui fait rythme, l’intensité de l’affect, le rayonnement d’un lieu, le goût de ce qui fait écho et des correspondances, la première partie consiste à planter, faire germer, lancer au hasard, observer l’enchevêtrement. Dans la forme il y a le goût du collage et des juxtapositions, il y a la place de l’adresse et de l’oralité. Dans le fond, il y a l’intensité des personnages face à l’existence, la fascination pour la beauté des corps, leur rayonnement muet, l’articulation entre le désir et la politique, le corps immergé dans des groupes d’autres corps, émeutes, manifestations, utopies. Il reste de la première partie, une lancée, sans atterrissage.
La deuxième partie qui n’est pas achevée et se traduit par la production de dix textes écrits d’une traite en un peu moins de quatre heures, coupées par une courte de nuit de sommeil, consiste à ressasser pour mieux sasser, voir ce qui se croise, ce qui sera abandonné et cela pourrait bien durer, la deuxième partie, le temps d’une vie, observer ce qui reste et peut constituer un fil suffisamment solide pour être suivi, sans bien savoir si le fil constituera récit ou accumulation, trouvera sa cohérence dans la forme et la musicalité ou dans l’identification à un personnage. La deuxième partie ouvre de nouvelles formes, le passage au « je », la forme épistolaire à la frontière du journal. Elle ouvre aussi une nouvelle étape en se situant dans un lieu, lieu dans lequel le reste peut trouver un point d’accroche et qui se définit d’ailleurs dès son irruption comme une zone de repli autant que de fantômes, où tout se fond et se mélange, et pourquoi pas au fond dans ce lieu dont la principale caractéristique est d’être traversé par les eaux.
La suite consiste dans les mois qui viennent, si la discipline est au rendez-vous à tenter de trouver cohérence et socle – puisque sur ce socle, on va continuer de bâtir – dans cette forme nouvelle mais aussi dans le lieu nouveau autour duquel se concentrent les derniers textes. Et l’on verra bien si Paris et les Vosges parviennent à s’articuler. L’ambition folle que celle de n’être tout simplement pas ambitieux pour assister à ce qui émerge. Au fond, face à l’entrelacs de formes, de personnages, de nouvelles limites sont à tester qui dessineront les frontières de cet objet inconnu et ces limites pourraient aussi bien que ce bourg enclavé dans sa vallée, consister en un nombre de pages maximal à compter duquel il sera décrété qu’il faut fermer boutique.
Pour mener à bien cette dernière partie, des séjours impromptus dans les causses ou villes thermales et de longues matinées paresseuses apparaissent tout indiqués.
Je n’avais pas été jusqu’au 16, je n’y étais pas arrivée. j’espère y parvenir (sans trop y croire), mais lire ceci me donne envie de lire ne fût-ce que la consigne.
10 textes en 4 heures !
présenter votre texte à un zoom du lundi ou un zoom manuscrit ? serais curieuse.
à vous lire je me renseigne également sur les séjours en ville thermale 🙂
hélas si je me prêtais à l’exercice, ce serait là manuscrit totalement foutraque vu qu’il est passé entre les premiers exercices et les derniers d’une histoire de pangolin en céramique du Fayoum au système monétaire international avant d’atterrir dans les Vosges… unité de temps, unité de lieu, unité d’action…? oui les villes thermales ou les causses, l’un ou l’autre, trouvez la bonne et vous finirez votre roman, croyez-moi!