Au nord, il y a la ligne TGV. C’est grâce à cette ligne TGV qu’André Barrière a imaginé bâtir une haie qui enceindrait tout le village de Saint-Marcou. Cela n’a pu être possible qu’à la faveur du remembrement. Au nord, donc, il y a la ligne TGV qui ne s’arrête pas de près ou de loin à Saint-Marcou. Elle ne s’arrête que lorsqu’il y a ce que l’on appelle pudiquement des accidents de voyageurs. C’est le cas de Brigitte, une collègue de Lucie qui a décidé de faire le grand saut au-dessus du pont de la ligne TGV. Elle est morte et n’a pas été remplacée. Brigitte a décidé de sauter le pas après des mois de célibat et d’errances. Au nord, donc, il y a la ligne TGV qui coupe à travers champs.
Au sud, il y a l’ancienne ligne de chemin de fer, enfin ce qu’il en reste. A l’époque, lorsqu’elle était en activité, on déplorait très peu d’accidents de voyageur. Les suicidaires préféraient la pendaison. Cette ancienne ligne de chemin de fer allait à Illiers et à Chartres, puis prenait la direction de Bordeaux. Arrêt à Bordeaux Saint-Jean. D’un petit village du Perche-Gouet on pouvait aller jusqu’à Bordeaux, au début du 20ème siècle. C’est sur l’emprise de cette ancienne ligne de chemin de fer qu’est une partie du terrain de Julie. A l’ouest il y a les cabanes en bois, à l’est l’église de Saint-Marcou.
Les cabanes en bois ont été construites par Sébastien. Ce sont des petits chalets en bois façonnés de rondins et d’un plancher en parquet. Il n’y a pas de vitre aux fenêtres. A l’intérieur de chaque cabane, il y a un petit lit pour les siestes des enfants l’été. On peut venir y pique-niquer. L’été, le soir, lorsque le soleil se couche, Julie, son mari et ses deux enfants mangent près des cabanes en bois. Il arrive même aux enfants d’y dormir la nuit, de temps en temps, car Julie aime faire plaisir à ses enfants. Elle et Sébastien dorment alors dans un duvet à la belle étoile. C’est comme cela que l’on dort à l’ouest.
A l’est, il y a l’église de Saint-Marcou. A l’intérieur, des reliques de Saint-Marcou que l’on conserve précieusement pour le pèlerinage du 1er mai. On invoque Saint-Marcou pour guérir les furoncles et les abcès. Il y a de la ferveur lors de ces pèlerinages qui drainent un public de personnes âgées qui viennent chercher l’intercession du saint. L’église n’est pas assez grande pour contenir tout ce petit monde alors il y a trois à quatre messes le jour de la procession.
Jolie exploration de l’espace au nord sud est ouest. C’est très photographique, évocateur et efficace dans l’écriture. J’aime beaucoup.
Merci beaucoup Françoise !
Merci beaucoup
j’aime l’architecture de ton texte, les lignes, les cabanes jusqu’à l’église de St M et ses reliques
très chouette et oui, très efficace….
Merci d’être passée me voir et pour ta lecture, Françoise