Ce n’est pas ce que l’on aurait à dire. Mais plutôt,
comment le dire.
Voici l’idée le truc
Et donc arrête,
arrête de ruminer, de te plaindre,
do it.
Personne ne te demande rien.
Exercice tantrique: ne pas écrire ce que l’on aurait tout de suite là
envie d’écrire.
Se retenir.
Non, personne ne te demande rien
que tu pensasses que l’on exigeasse, besace,
en aller ou en retour
Personne ne te demande rien.
Personne.
Polyphème.
Se détacher comme une affiche se décolle doucement d’un mur.
faire un peu moins partie du mur, un peu moins d’heure en heure.
Le boucher, celui qui m’avait- il y a 10 ans- commandé une peinture de bœuf
a fermé.
Des mois qu’il a baissé son rideau de fer.
Et moi je ne m’en aperçois qu’hier.
Et dire que
tout à coup ,
une furieuse envie d’acheter des merguez
me saisit
associée à l’idée du moindre effort.
Il faut que je marche jusqu’au rond-point à présent.
Que j’entre dans l’antre
du supermarché.
Pourquoi des séparateurs et cette lubie de séparer ?
Cette femme essaie d’avoir l’air gentil. Mais c’est tellement dur de maintenir cette position.
Chez elle, ça commence par la commissure des lèvres qui s’affaisse.
On voit qu’elle fait de gros efforts pour tenter de la redresser.
Deux images se superposent de plus en plus vite
Méchante gentille, méchante gentille.
à la fin tout ça doit l’épuiser
le trait central entre ses lèvres devient copie conforme
d’ une ligne d’horizon.
Ecrire des méchancetés serait-il plus fort que tout.
Et quel tout
et qu’appelles-tu des méchancetés ?
Des difficultés avec l’impératif et la seconde personne du singulier dans l’emploi de la forme interrogative
appelle ton chien !
qu’appelles-tu ?
Je remarque que c’est comme une sorte d’érosion, un chemin, sans doute trop vite et mal goudronné qui, peu à peu, laisse apparaitre des trous, des nids de poule.
au singulier
ou au pluriel
poule ?
Perdre la mémoire des règles de grammaire, d’orthographe, cela participe t’il d’une révolte ou d’une maladie,
Une bonne question pour l’émission question pour un champion.
François, par retour de mail, écrit, qu’une lettre d’info hebdomadaire ce serait bien – mieux ?- que de recevoir chaque jour plusieurs mails avertissant les abonnés de ce blog.
Combien ai-je de façons de comprendre ça
m’enquerrai-je soudain.
Puis une autre idée surgissant
La vitesse folle avec quoi les idées surgissent…
je m’enquis d’autre chose ou je me mis à m’enquérir
toute la question se pose
comme une remise en cause
Mais
-Quand ai-je été mis en cause la première fois ?-
de la conjugaison des temps.
L’idée qu’il ne s’agit que d’un mince décollement
à peine perceptible au premier coup d’œil.
Soudain on se fige comme un cocker en arrêt
Une patte en l’air
La truffe au vent
La fiction surgirait ainsi, décelée par tous les sens
en éveil
sans savoir pourquoi
par une sorte d’instinct…
Bien aimé les petits poèmes de la revue Catastrophe sans que ça n’ait rien à voir
au premier coup d’œil avec le reste
(Traductions de Céline Leroy. Lire les autres épisodes
textes traduits de Mary Ruefle, Dunce, Wave Books, 2019)
Personnellement pas encore cliqué sur les liens, tellement j’ai relu plusieurs fois leur traduction,
comme une appréhension de découvrir l’origine.
comme on essaie de comprendre quelque chose à un moteur de tracteur
-Peur et désir, vieux couple cosmogonique-
quand on n’est pas mécanicien.
Mon préféré :
« La mort d’Atahualpa aux mains des hommes de Pizarro
Il ne savait pas lire de sorte que quand ils lui ont donné le Livre il l’a jeté par terre comme une chose lourde et inutile alors ils l’ont tué séance tenante en s’assurant qu’il était bien mort Peut-être que toutes les morts sont aussi simples que ça Une simple et malheureuse erreur sous les cieux azurs où des oiseaux aux sentiments d’or observent ce qui se passe plus bas et volent en cercle Peut-être nos têtes sont-elles remplies de plumes de toutes ces choses qu’on ignore . . »
Voici le lien de l’article, j’y reviendrai surement pour relire encore et encore
car quelque chose se trouve là et je n’arrive pas à poser le doigt dessus.
Quelque chose qui entretient un rapport
avec qui
avec quoi
mystère et boule de gomme.
Sinon au delà de la fenêtre le même mur de pisé toujours.
Mais, à force de le voir on ne le voit même plus
Jusqu’à ce qu’il nous surprenne
que l’on se dise
tiens il est bizarre ce mur aujourd’hui.
» Tiens, il est bizarre aujourd’hui ce mur » et pour cause, faute de visages ouverts on se contente de caricatures. Quelle nuance fait-on entre homicide volontaire par blessures entraînant la mort sans intention de la donner et assassinat, comme dans le procès de Pau aujourd’hui ? Ce jeu permanent sur les mots et les intentions qui font mouche ou cible sur l’écran ne cessent de brouiller le sens.Il suffit de changer de paragraphe pour se dédouaner des réponses claires au défi. On est plus à une confusion près, alors je t’offre ce poème chamanique d’Howard McCord pour démarrer la journée. Bien sûr , je t’ai lu une fois de plus entre les lignes sans dire ce que j’ai capté ( il vaut mieux s’abstenir d’en rajouter des couches…). Je veux juste m’amuser faute d’adhérer à cette consigne. Je déteste Daumier je crois.
DES FEMMES , A PRESENT
Coucher de soleil, un quiscale
sur la pelouse
comme un citron noir
dans une boisson;
L’épicéa jaillir
de son nom,
les nuages l’entourent
amoureusement.
Mon coeur travaille
sur mon cerveau, glace
et langues jaunes
de voeux que j’ai tenté
de comprendre
Ma tête tourne.
C’est Wittgenstein
que j’aime,
et St Paul sans trompette,
aussi gras qu’un avocat,
les femmes folles
qu’ils ont connues tous les deux
mais sur lesquelles ils n’ont jamais écrit.
Comme l’épouse de St Augustin,
dont il a oublié de mentionner
le nom.
_________________
Un poème pour rien ou pour donner à manger au vent, surtout pour te souhaiter une bonne journée !
Wittgenstein a accepté de s’être trompé et de revoir toute sa philosophie.
Mais, il peut y avoir un temps de latence entre le choc et la digestion des faits.
On peut faire confiance au temps
qui fait bien les choses dit-on.
Merci pour le salut et bonne journée également
Quel optimisme ce matin ! J’en suis baba !
je suis jaloux du tracteur !
bah tu peux la piquer si vraiment
je l’ai prise à Noirmoutier il y a deux ans
Je n’ai pas lu la consigne parce que je suis coincée, parce que j’ai peut-être fini d’écrire, mais J’AI AIME ce texte.
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écrire ce que l’on aurait tout de suite là
envie d’écrire.
ça s’appellerait ?
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Se détacher comme une affiche se décolle doucement d’un mur.
Le boucher, celui qui m’avait – il y a 10 ans – commandé une peinture de bœuf
a fermé.
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Cette femme essaie d’avoir l’air gentil. Mais c’est tellement dur de maintenir cette position.
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Ecrire des méchancetés serait-il plus fort que tout.
Et quel tout
et qu’appelles-tu des méchancetés ?
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Perdre la mémoire des règles de grammaire, d’orthographe, cela participe t’il d’une révolte ou d’une maladie,
—
La vitesse folle avec quoi les idées surgissent…
—
L’idée qu’il ne s’agit que d’un mince décollement
à peine perceptible au premier coup d’œil.
Soudain on se fige comme un cocker en arrêt
Une patte en l’air
La truffe au vent
La fiction surgirait ainsi, décelée par tous les sens
en éveil
sans savoir pourquoi
par une sorte d’instinct…
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merci Veronique
ça m’arrive aussi d’être coincé, pas marrant, surtout du dos