#été2023 #10bis | dénégation

On m’appelle le dibbouk mais ce n’est pas exact. C’est une facilité. Une paresse. En vérité j’ai reçu un nom. On l’ignore. On ignore tellement de choses. Ce qui n’empêche pas de supposer. Moins on en sait plus on suppose. Comme le dit Gédéon «on est un con» . On a bien le droit de dire ce que l’on pense dans la limite ou panser ne blesse pas mortellement. Je ne suis pas blessé moi, un brin blasé seulement. c’est trés répétitif tout ça on le sait et cette faiblesse de parler de quelqu’un de quelque chose sans savoir que savoir demande un effort. on ne fait pas beaucoup d’effort. On suppose, on pense, on blesse, et voilà l’travail.  Ce qui n’est pas mon fait. De l’intérieur on ne peut me mentir me raconter des bobards pas d’histoire. On peut essayer bien sur. on essaie toujours mais à un moment ça s’effondre ou ça s’arrête net. On tombe sur un os. Y a malaise. On sent qu’on n’est plus bien juste. Le couac s’intensifie. La dégoutation dégouline. On déguste. On sait qu’on devra tout reprendre encore une fois depuis le début. virer les détails mensongers, superflus. parvenir à l’os. Puis le rompre. Faut du courage de la fatigue qu’on ne trouve pas sous le sabot d’un ch’val. Et toi Jo tu ne dis rien, Doris non plus. Z’êtes bon public. On vous manipule et vous restez cois. Vous êtes des putains de faibles on dirait bien. 

— ta gueule Fernand nous on te connait . Si nous ne disons rien c’est qu’il y a une raison. 

— Une raison…. ? n’utilise pas des mots magiques que tu ne comprends pas p’tite bite je te le déconseille 

— ah ouais Fernand, on te voit venir de loin, on a l’habitude tu vas encore nous faire un cours de fac chiant comme la pluie sur Descartes ? 

— tu n’es même pas maître de tes répliques minables mon pauvre vieux Jo. T’es encore en train de te faire manipuler au moment même où je te parle. 

— et par qui me ferais-je manipuler ? Par toi peut-être ? T’entends ça Doris on est manipulés par un ectoplasme ( rire un peu forcé) 

— Tout ce que je suis en train de voir c’est un concours de zizis dit Doris excusez-moi d’avance de m’abstenir d’y participer…

Le thalémonide Fernand sortit de sa poche un sifflet et il le porta à ses lèvres botoxées et il siffla dans le sifflet ce qui les fit tous sursauter.

— Reprenons voulez-vous. J’espère que vous êtes conscients que nous sommes tous embarqués dans la même galère… 

— pour l’instant on est dans un Ferry sur l’Adriatique dit Doris avec un sourire malicieux 

— on rentre de vacances Fernand tu nous emmerdes là surtout j’crois dit Jo. 

— mais vous n’existez pas nom d’une pipe en bois réveillez-vous hurla le dibbouk en sifflant avec son sifflet entre chaque mot

— mais alors, si on n’existe pas pourquoi que tu perds tout ce temps à nous parler dit Doris en papillonnant des yeux 

le dibbouk dénoua sa lavallière lentement l’air soulagé. Ah ben quand même il dit j’ai bien crû que vous étiez bouchés à l’émeri puis il leur sourit en laissant voir son absence parfaite de dentition. 

( pour comprendre plus facilement ce texte possible de vous rendre sur 

https://ledibbouk.wordpress.com/ ) nda.

A propos de Patrick B.

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