Elle a les cheveux fous. Elle marche le long d’une route dans une campagne grise et dorée. C’est l’hiver. Ou l’automne encore. Deux autres silhouettes l’accompagnent. Les bottes en caoutchouc rendent un son mou sur le bitume rosacé. La terre fume. Pas une voiture ne passe. Que la brume. Les deux silhouettes restent des silhouettes, l’homme un peu moins grand que la femme, la femme plus âgée que l’homme. des têtes rondes; Des corps maladroits. c’est out. Ce ne sont pas des personnages. Elle est plus grande encore que la femme. elle préfère marcher ailleurs mais elle revient ici. C’est un devoir qu’elle accomplit, elle y trouve un sens, l’un des sens de sa vie. C’est aussi, moins qu’une tentative, l’illusion consentie de chercher à retrouver un temps… on ne retrouve pas le temps… de chercher à retrouver la sérénité de ce temps passé. Elle piaffait pourtant. Elle bronchait. Elle protestait contre sa condition de jeune maman à peine consentie. Son temps devenait matière, purée, couches, cubes, hochets. Elle ne se serait jamais dit sereine. Maintenant plus jamais elle ne pourra l’être. Elle croit qu’elle l’était alors. Quand elle n’avait pas encore perdu son enfant.
C’est très beau, Laure, ces trois qui marchent à travers le temps, la brume. Peu de mots, des phrases courte, un déroulé de l’histoire à travers diverses périodes et le ressenti du corps. J’aime. Tu pourrais rectifier ta bio à propos du projet abouti de la piétonne 🙂 Merci pour cette lecture.
Bonjour Anne,
Merci beaucoup. Oh la la oui cela fait quatre mois maintenant !!! Je me l’étais dit mais ça m’est sorti de l’esprit. Je vais le faire aujourd’hui…