Elle est tombée de l’escalier, comment a-t-elle fait. Perdue dans ses pensées, elle est tombée, elle ne peut plus bouger le genou. Où est son panier ? Il lui faut son panier. Son panier ce n’est pas un sac noué avec une ficelle, ce n’est pas non plus une valise, son panier c’est un réceptacle en vannerie servant à contenir, à transporter ; son panier c’est son compagnon, son outil, il n’est pas très grand, il se compose de quatre éléments : le fond, les côtés la bordure et l’anse ; elle le cherche des yeux. Comment le retrouver ? Personne d’autre qu’elle n’en sait l’importance ; il n’est pas très jeune, la bordure tressée en osier est rafistolée, elle n’en changerait pour rien au monde, c’est son panier, celui des secrets, des silences, celui dont elle dépose le contenu tous les soirs dans cette deuxième chambre à la lumière en permanence allumée. Immobilisée du genou comment va-t-elle faire. Où est-il ?