« ça doit venir du ventre, pétez un bon coup mon vieux, vous vous sentirez léger, beaucoup plus léger, des ailes vont vous pousser cruellement, douloureusement affreusement après cela ! toute légèreté se paye le prix coupant trouant, pétez ou hurlez, soyez donc tonitruant merde alors ! Nom d’un petit bonhomme ! ne restez pas immobile empêtré comme tous ceux qui ne font rien qui ne servent à rien, tous ces morts.
Comment, que dites vous, mais je ne vous entends pas , vous marmonnez, parlez plus ventre, plus tripe, plus couille, savez-vous qu’on ne vous entend pas, vous êtes parfaitement inaudible, et tout ce qui est inaudible me rend sourd, de plus en plus sourd, vous voulez donc que je soies sourd, c’est cela, vous faites partie du complot, vous aussi, vous allez me flageller à demi- mot en marmonnant dans votre foutue barbe, vous aussi allez me trouer le flanc d’une pique par pure jalousie parce que vous désiriez tant être moi, oh oui ne niez pas , je connais la musique, c’est inutile, l’information me courre encore entre les doigts. Electricité statique ! chose qui vous est totalement inconnue. Mais je ne me laisserais pas faire, je vous préviens, écoutez ma bouche reliée à mon anus se remplir de la force du ventre des tripes et des couilles, écouter les bruits de cisaille que font les incisives, quand elles s’approchent de votre oreille rose bouchée à l’émeri, Je vous hurle dans l’oreille je vous vomis tout le caca de vos propres pensées, je m’en vais vous secouer le bouchon de cerumen le tympan. L’oreille intérieure va enfin s’ébranler, connaitre le doux déséquilibre des monolithes, ca va vibrer pedzouille, et vriller, préparez-vous à l’événement unique de votre vie. Et Ecoutez et sentez comme je mets les mains autour de votre cou de poulet, les sentez-vous ces mains , leur callosités, leur rugosité qui serre votre cou de poulet ridicule, votre kiki de dindon, oh mais pardi , la veine jugulaire manque clairement de vigueur, le pouls est faiblard. Vous suez, vous êtes haletant, tétanisé… Ne niez pas, vous le saviez, vous le saviez que vous n’avez pas de couille, je comprends, voila pourquoi la raison, la preuve par neuf, et pourquoi parler du ventre pour vous c’est de l’hébreu.
Tout mon corps est meurtri par le fait que vous ne sachiez toujours pas choisir votre camp pas plus que votre genre , le camp des sourds muets, des sans ventre des sans couille munis de petits cous de poulet le camps des pétochards, des EUNUQUES
Péter crevez, ou disparaissez de ma vue nom de Dieu ! «
Puis il ôta sa cravate, sa chemise, son marcel à rayures, son pantalon, son slip kangourou et il fut nu complètement nu au beau milieu de la pièce, alors, à poil ainsi, il joignit les jambes, étendit les bras et fit mine d’être le Christ crucifié. un Christ encore plus beau que ceux de Cranach , ce qui n’est pas peu dire, beaucoup moins gris, plus chair, plus rose, un drôle de viandard : un Christ obèse, chauve, bouffi, poilu dans le dos et, en baissant les yeux, par fausse pudeur, je retins un fou rire car ce gros con magnifique avait oublié d’ôter ses chaussettes. Son humanité, celle que je lui avais imaginée se dissipait comme de la gaze, de la barbe à papa dans le vent, un fil de Vierge. Ebahi, presque au bord d’applaudir, j’assistais à la naissance d’une divinité appartenant à la catégorie des Baphomet mi spirituelle mi cornue ambiguë de toute évidence. D’un instant à l’autre le clou du spectacle allait arriver, le ballon de baudruche filerait au plafond dans un prrrrrouttt , se viderait de tout son air puis l’enveloppe vide retomberait au sol Splachhhh, et on pourrait enfin passer à table.
Tu entends les applaudissements ? C’est bon l’humour, la vie, les histoires, merci.
Ha j’ai souri, il est bien ce christ foutraque et ses excès, une bien belle baudruche en effet.