Dans le carton avec ses affaires retrouvées sous la tente, aussi son portefeuille. Cadeau du dernier anniversaire déjà déformé par ce qu’il y rangeait, par le fait de l’avoir toujours dans la poche de devant côté gauche de son jean quand il était à terre. Dans la poche du devant du portefeuille, celle avec la pression, quelques pièces de monnaie. Quatre euros et quarante-neuf centimes d’après l’inventaire de la gendarmerie, en pièces de deux, et un euro, vingt, dix, cinq, deux et un centimes, dix pennies à l’effigie d’Elizabeth II. Un jeton de supermarché en plastique vert pour les courses, les papiers officiels dans la poche d’en face, carte d’identité, valable encore trois ans et quatre mois, permis de conduire obtenu à dix-neuf ans et sept mois, carte de donneur de sang avec cinq tampons, deux cartes bancaires, dont une au nom de l’association, carte de la médiathèque encore valable sept mois, carte de la British Library de Londres périmée depuis bientôt un an, carte d’abonnement au cinéma avec encore deux places restantes, soit une valeur de onze euros et quarante centimes. Une fois le portefeuille ouvert à plat, accès à la poche des billets de banque. Cinquante-cinq euros en billets de vingt, dix et cinq, dix pounds de Guernesey, et cinq pounds de la banque d’Écosse, un papier plié avec un numéro de téléphone et un ticket de caisse de la station-service du supermarché pour une somme de soixante-quatre euros vingt-sept. Dans cet inventaire, plus de détails en chiffres sur les sommes contenues dans son portefeuille que sur celles suggérées par sa carte d’identité. Nationalité française, nom de famille Dubon, prénoms anglais, John pour l’usuel et Jack pour le deuxième, celui qu’on n’utilise jamais. De l’autre côté, une adresse, son ancienne adresse permanente en Savoie. L’écartèlement entre mer et montagne, entre France et Angleterre, ou plutôt Écosse, ses deux pères et sous-jacente, cette histoire d’héritage qui compliquait son divorce et vous avait obligés à rester discrets sur le rapprochement de vos deux vies ces derniers mois
l’idée de l’inventaire du portefeuille est formidable (on peut la reprendre (encore faut-il disposer de l’objet…) pour un atelier… ou pour soi-même, histoire de se souvenir… Merci (je me permets si tu permets Juliette : les détails : l’effigie d’Elisabeth II (ou 2- moins bien) sur la carte d’identité : le nom avant les prénoms – l’adresse est plutôt au dos: il faut la retourner) (beaucoup apprécié, merci)
Merci de te permettre Piero, tout à fait vrai, envoyé un peu vite, le contenu d’un portefeuille mérite davantage d’attention !
Je rectifie pour la carte d’identité et je rends son II à Elizabeth, promis !