1
fantômes pas vus pas pris bruissant palpitant grains des photos de sables mouvants des silences des non-dits échappés des filets de la mémoire (Note de carnet)
2
Dans la maison épaisse de nuit et de silence, il ne dort pas. Comme les autres nuits. Le visage pâli par le halo de l’ordinateur.
3
Elle s’est brusquement réveillée happant l’air comme une noyée. Une femme la regarde. Elle la reconnait ou croit la reconnaitre. Un visage échoué là sur les rives de sa mémoire en dérade. « Tout va bien Mme C., vous avez fait un mauvais rêve. » Dans la nuit, un cri. Le visage lui caresse la main. Puis se lève. Une porte se ferme.
4
Le parfum des fleurs est plus intense. La première nuit elle a eu un peu peur. Maintenant elle a apprivoisé la maison. Ses contours, son vrac, ses béances. Elle respire le vent qui la traverse.
5
Il s’est levé à quatre heures du matin et n’a pas senti l’odeur du café. Il a tout de suite compris que quelque chose ne tournait pas rond. (Note de carnet)
6
C’est la pause. Ce soir, les larmes débordent. Alors elle respire un bon coup. Puis fume une dernière cigarette. Et s’en veut. Elle n’aimerait pas. Elle est de garde cette nuit encore. Comme ça, elle a l’impression de veiller sa mère.
7
Elle dort profondément, lumière de chevet allumée. Un carnet de notes ouvert entre les mains. Des mots s’alignent autour de photos. Il y est question d’abandon et de fantômes. Dehors une chauve-souris froisse la nuit. Le bruit d’un crayon à papier qui tombe à terre sur le plancher la fait se retourner. A sa gauche, la place est vide.
« Dehors une chauve-souris froisse la nuit. » Contente de te lire Emilie.
Merci Gilda ! Difficile d’avancer en temps fragmenté mais je vais tenir. Je vais pouvoir lire tes 4 et 4bis !
Beau et intriguant. Beaucoup aimé l’alternance des notes de carnet.
Merci Muriel ! Je continue sur cette ligne !