#été2023 #04bis | Départs en vacances

Très lointains, on achetait des gressins à Tassin-la-Demi-Lune, le tunnel de la Croix Rousse avec ses carreaux blancs lui semblait sorti d’un rêve, celui du chat tout suintant d’eau sur la roche noire une abomination, il y avait un château en carton-pâte dans les gorges de… où un film avait été tourné, on se demandait comment c’était possible, si petit, si inaccessible. On était trois, malheur à celui qui avait la place du milieu, sur la barre.

Train de nuit, elle m’avait dit qu’ avec des places assises et une bouteille de vin ce ne serait pas long une nuit en train. On n’allait pas rater un week-end à la mer sous prétexte que c’était le 15 août et qu’on n’avait pas réservé. La mer, à la descente du train, ça valait la peine.

Départ avion, avoir le sac le plus petit possible, si possible passer en bagage cabine, des choses qui sèchent dans la journée, c’est facile quand on supporte les textiles synthétiques et qu’on part pour un pays chaud. Chaussures plates. Ne pas se comparer aux femmes apprêtées et fardées sur des talons démesurés.

En fourgon (comme en bateau) on a l’impression d’une immense liberté loin des contingences communes. L’infinie liste de ce qu’il faut prévoir, dimensionner, ranger remet les pieds sur terre. Ce dont on a besoin pour être autonome en habitat précaire est tout simplement affolant : eau, électricité, toilettes, vêtements, chaussures, livres, repas, gaz… et s’il pleuvait et si on oubliait quelque chose d’essentiel.

Au ski, pourquoi s’imposer ça ? Je l’ai fait avec chien et enfants.

En location, s’il faut prévoir même le liquide vaisselle, les repas pour plusieurs jours en plus de l’huile et du vinaigre sans oublier le sel et la moutarde qu’il faudra rapporter ; les vacances seront trop courtes pour tout consommer et les suivants risquent de tout jeter.

Les bouchons comme une épreuve initiatique, un rite de passage, un pan du vivre ensemble, une façon de faire société, ce n’est amusant que dans les films. Et pourtant on part. Il y a un incroyable bienfait à changer d’horizon. Inexplicable.

A propos de Danièle Godard-Livet

Raconteuse d'histoires et faiseuse d'images, j'aime écrire et aider les autres à mettre en mots leurs projets (photographique, généalogique ou scientifique...et que sais-je encore). J'ai publié quelques livres (avec ou sans photo) en vente sur amazon ou sur demande à l'auteur. Je tiens un blog intermittent sur www.lesmotsjustes.org et j'ai même une chaîne YouTube où je poste qq réalisations débutantes. Voir son site les mots justes .