Le gros œil tombe des nuages, il s’abat sur les dalles roses de la cour, il dégringole par les trous d’aération d’un soupirail en fonte, il atterrit dans la grisaille du parking souterrain, il est projeté par la roue d’une auto en direction d’une porte ouverte, il est renvoyé à travers un couloir dont le béton lissé a été peint en vert vif, il s’engouffre sous la porte de l’ascenseur, il file dans un coin, il regarde le petit gosse qui vient de le ramasser, il se retrouve dans la poche de l’anorak du petit gosse, il franchit avec le gosse une double porte automatique en face de l’ascenseur, il débouche dans une grande salle d’attente bleu ciel, il se transforme en bille entre le pouce et l’index du gosse, il est propulsé à haute vitesse sur le lino entre les fauteuils et les tables basses, il ne peut contempler ni les reproductions accrochées aux murs ni les visages des patients, il dépasse une nouvelle porte automatique vitrée, il déboule dans un long couloir où une multitude de portes fermées se font face, il entend des voix, il évite un chariot à linge, il perd de la vitesse, il zigzague, il s’arrête, il observe une grande porte beige, il vise vers le haut, il s’élance.