Un dehors comme un dedans, une pièce à côté avec autant d’ouverture que de murs, un des murs fait soudure avec la maison. Une pièce pour vivre dehors comme en dedans, un canapé deux places, deux fauteuils pour un. Un tissu anthracite qui supporte les intempéries recouvre les coussins de l’assise et l’appui de ce mobilier à trois pièces. Le support est en osier peint en noir, imperméable, il tient tête à la pluie, aux orages. A la nuit, quelques chats de passage profitent du confort des cousins. Le salon est posé dans l’espace, comme une figure, entre le clos et le découvert, donnant ce sentiment d’entre deux, d’hésitation. Au fond de la pièce une table en verre fumé et quatre chaises grises emboitées. Une desserte à trois tiroirs (habités de fouillis) permet de poser la décoration, l’accumulation des années d’existence des propriétaires, des objets ne trouvent plus leur place dedans (la valeur sentimentale épargne le rebut), des cadeaux (devenus trop nombreux) y paradent. Sur le mur du fond, à côté de la table, deux cages anciennes abritent oiseaux factices, bougies et plantes minuscules. Ils le nomment appentis. L’été, pour le confort d’un faux plein air, l’hiver, c’est un jardin, les meubles entassés en un pèle mêle bucolique, des plantes et d’arbres d’ornement en pot à protéger du froid y habitent à leur tour. Les ouvertures closes sont mobiles et permettent refuge nostalgique en souvenir de l’été ou brève échappée au pétillement du feu de bois du salon principal, de l’autre côté du mur. Il est récent, les filles des propriétaires ne vivaient déjà plus là lorsque leur père l’a construit. On passe de l’un à l’autre au plus près par la porte fenêtre, au plus loin par la porte d’entrée. L’intérieur de la maison est vaste, ouvert, un salon salle à manger, une cuisine juxtaposée un hall qui s’élève sur une mezzanine, au plafond presque cathédrale, un escalier de bois et tommettes briques. A l’étage, les chambres des filles, il y a longtemps, devenues depuis celles des petits enfants, tous des garçons. La décoration a changé elle aussi de genre. Lorsqu’elle rend visite à ses parents, Marie est comme dans un entre deux. Elle est ce qu’elle est devenue, pourtant mue, à chaque fois, par une envie (absurde ?) de s’écrire une autre vie.
Un livre pour vivre dehors comme en dedans…
J’ai lu, j’ai vu, j’ai avancé, j’ai visité, avec curiosité ce lieu où sourd une histoire familiale. Fiction? Biographie ? Autobiographie ? J’attends la suite avec impatience. Merci Elodie
Merci Claudine pour votre passage et ces questions intéressantes pour construire la suite.