Aux longs débuts d’écrire, toujours des textes sous contraintes fortes proposées par une émission de radio ; un côté potache. Un été, pendant les vacances, se bricoler une contrainte et bientôt, se prendre au jeu quotidien d’une écriture romanesque. La journée, ne rien préméditer et, à la nuit tombée, après les activités familiales diurnes, dans la fraîcheur et le calme de la vieille maison au repos, s’attabler au bureau de l’enfance, face au mur nu, lancer le traitement de texte sur le portable et s’en remettre à la contrainte. Au bout d’une semaine, réaliser la possibilité de donner une cohérence aux sept premiers textes et les inscrire, avec les suivants dans un tout roman. Écrire déborde : textes quotidiens, retravail des précédents et, un autre soir, décider de tenir le journal du roman en train de s’écrire, envisager même une édition recto/verso : aux lecteurs d’entrer soit par le roman, soit en retournant le livre, par le journal d’écriture. À la fin du mois, premier et seul roman achevé et bien sûr, jamais envoyé. Essayé depuis de reprendre la contrainte, mais plus cette poussée d’écriture, plus cette avancée excitante dans le texte insu de soi. Écriture vidée par la tentative de répétition de l’expérience.
depuis mon rien (qui a abandonné ces temps ci la quotidienneté) oser : persévérer, forcer le miracle