Je serai bien présomptueuse de parler de ces quatre points cardinaux, n’y connaissant rien mais absolument rien à la géographie, comme au jour de mes 13 ans où je me suis retrouvée face à la classe devant le tableau noir, incapable de situer la France, ignorante de tout, crânant bêtement comme si cela n’avait aucune importance face à ce professeur, qui, depuis longtemps avait renoncé à me faire travailler. Mais comment allez-vous faire dans la vie mademoiselle ? m’avait il gentiment dit avant de me renvoyer à ma place sous les rires complices et aussi bêtes que le mien loin de penser qu’il aurait plus sage de commencer à regarder mes leçons plutôt qu’à me révolter sans savoir pourquoi. Mais la vie est faite ainsi que l’on ne sait pas ni comment alors je n’ai pas appris. Je n’ai pas appris, mais ce que je sais, c’est que lorsque je commence à être trop à l’ouest et à perdre le nord, je sais exactement comment retrouver mon centre, le mien, celui qui me fait tenir debout, arbre frêle au milieu de la terre qui tremble. Je ne sais pas lire une carte mais je sais qu’il me suffit de prendre une route, observer les panneaux, retenir les magasins, une peinture sur un mur, le nom d’une affiche, un trottoir mal formé, un parking sans voitures, entrer dans une forêt, en frôler les arbres, humer l’air, reconnaitre une feuille, une fois, une seule petite et unique fois et je sais, je sens, je reconnais ma trajectoire, mon chemin alors est-ce le bon chemin, la bonne route, la direction à prendre ? Je ne le sais pas et je me demande parfois, s’il n’aurait pas été plus simple de tout planifier, savoir où je vais, calculer les itinéraires et prévoir l’objectif mais ne pas se perdre sans savoir où l’on est vraiment, ça, c’est un peu… magique. J’ignore comment je sais cela, mais parfois je me dis que peut-être, je dis bien, peut-être, que je l’aurai appris à l’école sans le savoir ? Sans faire exprès. Qui sait ?
mais oui tu t’en sors très bien… tu as trouvé le moyen de te situer dans la géographie avec ou sans usage des cartes, tu as trouvé ce qui te convient pour toi et toute la vie…
Merci Françoise pour tes mots, bonne journée.
bravo et merci de le dire si simplement… joie… je cherche moi-même le moyen de dire quelque chose qui se situe de ce côté-là, d’une autre façon de savoir…
Je vais aller vous lire, avez-vous trouvé ?
Je suis bien d’accord avec toi, ce qu’on apprend (à l’école ou ailleurs) sans le savoir est magique. Le reste, on l’oublie. Merci.
Merci Jean Luc de partager cette magie, à bientôt.
Je crois comme toi : c’est quand on perd le nord qu’on s’y retrouve le mieux… Bien beau…
Yes Piero, perdons nous pour mieux nous retrouver.
Je n’ai pas appris, mais ce que je sais, c’est que lorsque je commence à être trop à l’ouest et à perdre le nord, je sais exactement comment retrouver mon centre, le mien, celui qui me fait tenir debout, arbre frêle au milieu de la terre qui tremble. Je ne sais pas lire une carte mais je sais qu’il me suffit de prendre une route, observer les panneaux, retenir les magasins, une peinture sur un mur, le nom d’une affiche, un trottoir mal formé, un parking sans voitures, entrer dans une forêt, en frôler les arbres, humer l’air, reconnaître une feuille, une fois, une seule petite et unique fois et je sais, je sens, je reconnais ma trajectoire, mon chemin
Comme il me parle ce texte de tout ce que le personnage n’a pas appris mais qu’il sait. De ce centre que tu poses, essentiel. J’aime cette succession de phrases négatives qui aboutissent à du positif. C’est un texte qui fait du bien. Merci.
Merci Françoise pour votre lecture et ce passage souligné. C’est toujours étonnant ce qui touche l’autre et cela nous échappe complètement. Bonne journée.
et si parfois la certitude était illusion elle aura permis de goûter la dérive
(j’aurais bien coté la même phrase que Françoise)
Tout à fait Brigitte, bien à vous.
C’est beau, ça part d’une anecdote d’enfance si bien contée pour arriver à de l’universel, que chacun peut s’approprier comme leçon de vie. Merci, Clarence.
Merci à toi Anne d’être si fidèle à mes écrits. Baisers.
Heureusement que c’est de la fiction, sinon comment ferais tu dans la vie ? Bravo.
Je me le demande tous les jours, bonne journée Bernard.