Un jour, au détour d’une conversation, un ami avait évoqué le rituel qu’il avait observé chez quelqu’un de sa connaissance. Cette image qu’elle avait gardée en oubliant tout le reste, lui revenait dès qu’elle s’installait devant la page blanche. Non pas qu’elle ait adopté le même rituel, non, il lui suffisait d’y penser. Et sans connaître cette personne dont on ne lui avait jamais plus parlé, elle avait la sensation de se glisser dans son ombre, de s’en envelopper.
l’ombre, d’un geste sûr, craquait une allumette et approchait la flamme de la mèche noircie de la bougie, la flamme fusionnait avec la mèche, hésitait et nourrie de la cire qui se creusait, formait un halo de lumière sensible au moindre mouvement de l’air. Le regard s’y perdait un moment.
Ainsi avait-elle résolu le problème du lieu où écrire. Il n’y avait pas de lieu spécifique, pas de pièce ou de table fétiche. L’évocation de la bougie allumée suffisait à créer la scène où les mots surgissaient de l’ombre.
Superbe hors espace-temps, la seule bougie qui est présent passé et futur, ombre et lumière, doutes et confiance… bravo
À vous lire encore, merci !