Écrire n’importe où, mais sur du papier. C’était la conclusion surprenante de la formation minutieuse que Sasha donnait sur l’usage du web. Il avait décrit par le menu les procédures indispensables pour se préserver des intrusions, effacer ses traces, disparaître des recherches les plus approfondies, cacher dans les profondeurs de la mémoire des machines des messages codés… pour en arriver là. Ce n’était pas pour lui, si jeune, un retour, mais bel et bien une trouvaille, une conquête. Sa main lui faisait mal quand il devait tenir un stylo, il ne savait pas noter proprement dans le noir, alors qu’il pouvait coder les yeux fermés sur trois types de claviers, mais en dépit du coût et du temps perdu, le papier demeurait l’allié le plus sûr qu’il connaissait. Écrire n’importe où, mais sur du papier : la première règle à suivre. Une autre vint s’adjoindre rapidement, à laquelle Sasha n’avait aucune part : écrire immédiatement, ne pas remettre, ne pas attendre, noter a minima, au plus près de l’éprouvé, sans style, sans façon, être à la mesure de l’urgence. Et enfin une troisième, la mienne : chaque jour, un peu, au moins. Dont acte.
Je vais écouter les bons conseils de Sasha.
Indispensables pour passer sous les radars de la DGSE
La prise de notes, oui absolument, tout de suite voler au plus proche ce qui arrive ou se trouve saisi
sans attendre et tous les jours
pour lui, l’importance du papier (mais pourquoi ? on le saura sans doute plus tard…)
oui attendons (et qu’il ne revienne que très tard au pas papier)