une main sur le ventre qui palpite, creuse une terreur surgie des viscères… la sensation d’une présence, un souffle juste à côté, au-dessus… attendre le contact, la voix
du brouhaha de voix feutrées, une crainte sourd, le long couloir, les pas, la bonne humeur, les injonctions qui se mêlent, c’est un désordre de bruits heurtant le front
c’est la panique qui monte par intermittences, vous sort de votre léthargie ; ça cogne déplace remue déferle hurle longtemps, vous ne savez plus si ça appartient au sommeil ou non, ça revient vous extraire de votre cauchemar et puis les yeux ouverts vous y êtes
la paix dans le plexus… une respiration profonde… la lumière vacille entre les cils, est-ce le jour déjà, orangé, des premiers rayons de soleil, est-ce le rideau de clochettes et de perles fabriqué de tes mains… est-ce enfin…
pieds gelés c’est le froid qui t’extirpe du sommeil moelleux où tu tentes de replonger dans la posture de l’enfant, replié sur le ventre, les mains aux chevilles pour un semblant de chaleur
je l’entends la cloche qui manque au paysage de l’enfance, je suis dedans, elle m’emmène à travers les champs de blés quand les coquelicots trouaient de leur sang l’étendue blond doré, tout se colore de la vie d’avant, les yeux mi-clos encore
inquiétude tristesse lassitude ; un réveil plombant comme le jour qui vient ; les mêmes murs toujours, les mêmes lits ; on abandonne tout ; on retourne dans l’envers de la vie, la syncope espérée
ce ne sont que murmures, mots susurrés, incompréhensibles, doux, enroulés dans une spirale, qui délitent les images du jour les effilochent pour anéantir la pensée dans la certitude délicieuse d’une présence aimante
Heureuse de ton retour, Marlen!
merci, Monika !
la panique qui monte… inquiétude tristesse lassitude
oui tant de matins ainsi
mais le jour qui vient enfin (certaines fois c »est enfin), mais la cloche qui emmène, mais les murmures..
@ Brigitte souvenirs de dortoirs, de pensionnats… 😉