Le pétale de coquelicot vibre sous le souffle d’air, chatouille les lèvres, enivre les narines
Dans le sac en toile, tintent les billes. En terre, en verre, en porcelaine. Parmi elles, les piouspes. Un indien avec son arc orange, un soldat gris, agenouillé, fusil à la main.
Doigts serrés, paumes collées forment cette minuscule vasque. Y retenir un peu d’eau.
Sur la placette de l’église, au jour de fête, on souffle dans le bec de la taraillette pour faire vibrer l’eau qu’elle contient, et reproduire le chant du rossignol.
Pincer des doigts la folle avoine, remonter le long de la tige. Entre les doigts, une couronne d’épis. Barbichette!
Regarder les mains plier, déchirer, déplier la feuille et, comme à chaque fois, voir surgir, sans n’y rien comprendre, une frise de danseuses en papier.
Frotter au rebord de la fenêtre le noyau d’abricot, jusqu’à ce que les parois soient fines à se fendre, puis avec une aiguille à tête, patiemment, enlever peu à peu l’ amande claire qu’il contient, jusqu’à ce que, vide, fin, propre, net, le noyau devienne sifflet.
Lire le mot améthyste, mot joyau, raffiné, aux lettres précieuses, rares, h, y, en couverture du livre Lili et la grotte aux Améthystes.
Observer le lézard gris étirer son cou, bouger la tête, s’arrêter, repartir.
S’asseoir sur la cuvette des cabinets et retrouver ses amis camouflés dans les dessins des pavés, les repérer un à un, les saluer, et c’est comme une visite à des amis.
Remplir les cases de la table d’addition, découvrir que les nombres forment une danse, dessinent des escaliers, révélant ainsi le mécanisme secret de leur agencement.