Discret, créé à partir d’un emballage survivant d’un déménagement. Ce triptyque de carton, tenait debout grâce aux deux rabats ouverts à angle droit par rapport au grand côté. Une ouverture rectangulaire découpée avec difficulté dans le tiers du haut. La bordure de ce trou était imprécise, les ciseaux à bouts ronds ne permettaient pas la précision d’un cutter, d’un usage interdit aux mains de l’enfant bâtisseur.
Le grand côté était décoré de coloriages aux feutres, une tentative d’embellissement pour approcher au plus près la beauté des véritables théâtres de marionnettes. Ces objets luxueux en contreplaqué peints en blanc, la scène encadrée de guirlandes fleuries et le mot Guignol rehaussé d’un trait doré, avec rabats à charnières, résistantes aux pliages.
Mais ce qui était impossible à imiter c’était le rideau rouge qui s’ouvrait et se fermait docilement d’une seule main et permettait d’encadrer magistralement la prestation des marionnettes.
Le théâtre de carton n’avait pas de rideau, pas de décor de fond de scène, les marionnettes étaient remplacées par les peluches et les poupées, les intrigues confuses. Le public familial, le petit frère, finissait toujours par intervenir sur la représentation pour inclure son doudou à l’action en cours. Les séances se terminaient en pleurs, le carton était confisqué pour quelques heures.
belle idée que ces bricolages qui nous ont apportés tant de joie…
les enfants ont toujours aimé se mettre en scène, se costumer, s’inventer une autre existence, plus légère peut être….