Elle avait de petites intonations de douceurs reconnaissables entre mille. Elle me regardait sans ciller. Elle avait une manière unique de m’écouter, de m’interroger sur tout et sur rien, sur ce qui faisait la vie. Que cette douceur me manque. Que cette voix me manque.
Indécrottable humaniste, combien de fois demeurais-je déroutée lorsque j’assistais à une remise en place bien sentie face à une attitude grossière, un homme doublant une femme dans une queue interminable. Elle avait l’amour des petites gens, leur parlait avec égard, s’intéressait à leurs mots/maux.
Elle n’avait pas peur d’aller à contre courant. Elle se cognait contre les murs de ce monde louvoyant pour lequel elle était trop juste, trop entière. Envers elle, la vie était trop étroite, trop injuste.
Il me reste le souvenir de son amour, son envie de protéger, un peu trop, car dans ses élans de bonté, elle s’oubliait.
Après un bon repas, j’entends encore son soupir de contentement avant qu’elle ne dise « ah, c’était bien bon ». Le silence de son pas chaloupé me manque. Les fous rire qui nous coupaient le souffle se sont éteints.
Désormais j’entends une autre voix, stridente celle-ci. Un hurlement continu qui ne veut pas cesser me rappelant qu’elle n’est pas juste partie quelque part.
Depuis, je navigue à vue. Je peine à respirer dans le trou d’air qu’elle a laissée.
tant de douceur et de tristesse dans ce beau texte, merci.
merci de l’avoir lu