Perdu. Grimpé dans l’arbre surplombant la rive là où dorment les chalands.
Et il y a ce chien laissé au cou : il geint.
Perdu. Caché. Par défi. Par jeu pour se fondre… On me cherchera.
( je voudrais pas )
A l’heure des haleurs se terrant. Jouant être l’arbre ou né de lui, se serrant pour faire corps, humant la terre montée en sève, léchant la peau d’écorce : mi bête mi feuillage, suspendu entre eau et nuage, prêt à bondir ou disparaitre
Perdu. Caché de tout ton cœur ? on dirait que je suis perdu : trouve-moi l
Perdu comme jouer à être mort. Disparu dans un habit de feuilles.
Nécessairement ils viendront…
il se souvient que quelqu’un est mort, même l’oiseau au col rouge couché dans la ouate … où est l’oiseau? où est-elle qui avait des mains de verre… où sont-ils disparues…
Perdu. Caché. Si je suis l’arbre ?
Pourquoi crier maintenant, presque rugir. Qu’y a t il dans cette voix qui sourd des mâchoires de lait : il semble qu’il est une bête… ourse louve qu’importe. Il semble qu’il est cet arbre qui crie.
Je l’entends, c’est si loin, je l’entends comme être dans sa bouche sans jamais approcher et la lumière est vaste
Je le vois embaumé de feuilles
Perdu caché mi arbre mi bête
Il crie
A l’heure des haleurs se terrant… tant de poésie, comme un chant, une mélodie, un grand plaisir de lecture.
Bravo, c’est un très beau texte, remplacé le verbe d’action par « perdu », quelle belle idée, je regrette de ne pas l’avoir eu.
Merci et bravo Nathalie Holt pour cette poétique troublante. Grande beauté, grand plaisir. Et cette chute: Je le vois embaumé de feuilles
Perdu caché mi arbre mi bête
Il crie
grand plaisir de lire ce texte fait d’images fortes et de poésie
Oui, le « on dirait que », je l’ai vu après avoir publié mon texte. C’est comme le « jouer à être mort », des choses de l’enfance. Bien captées.
Isabelle, Laurent, Ugo, Huguette, Olivia merci de vos passages … cette proposition m’a tellement interrogée, sinon effrayée qu’après avoir lu Bonnefoy ( pourtant/pourquoi) j’ai plongé, au plus vite
poétique dans laquelle je retrouve des images semblables à certaines que je fais défiler en vous suivant sur Instagram
la terre
je ne t’avais pas lue avant d’écrire mon texte pour cette #3 et je vois combien nous sommes parties sur la même piste ! c’est fou !!
je retiens ton très beau « Perdu comme jouer à être mort. Disparu dans un habit de feuilles. »
et tu me donnes à poursuivre…
Perdu au hasard
Perdu. Caché. Par défi. Par jeu pour se fondre… On me cherchera
Perdu. Caché de tout ton cœur ? on dirait que je suis perdu : trouve-moi l
Perdu comme jouer à être mort. Disparu dans un habit de feuilles.
Perdu. Caché. Si je suis l’arbre ?
Perdu caché mi arbre mi bête
(Très très beau. l’éternité rejointe, le cri.)
Brigitte, Françoise, Véronique merci de votre passage