Dits. Les mots articulés.Tous les sons des mots sont sortis, pourtant. Ils sont dans l’ordre. Il me semble. Tout est dit mais pas de réaction, ils n’ont pas l’air de comprendre. Dire encore une fois et encore une fois. Pourtant le dire qui se dit est celui qui est dans la tête, clair, bien comme il faut. La bouche va saigner à force du dire qui n’est pas entendu. Pas compris.
Elle est si petite avec des désirs de grande. Elle sait parler. Il faut qu’on l’écoute et surtout qu’on accède à ce qu’elle énonce. Rien n’est possible. La détresse dans ses yeux, les larmes naissantes, un chagrin déchirant, tentant encore de dire les mots qu’il faut dire là maintenant, les mots sans lesquels elle n’existe pas. Ses yeux de mer lancent un pourquoi sans paroles. Un pourquoi existentiel. Si personne ne répond, elle peut mourir là d’un coup.
Quelque chose vient de se briser. Maintenant il y a comme des miettes de paroles, sur la table, éparpillées. La parole est finie, elle n’a pas été entendue. Abîmée, brisée, elle est au bord de disparaître.
c’est terrible ton texte dans la brièveté..
tu dis et personne ne t’entend, du moins en face de l’enfant il y a quelqu’un qui ne peut pas percevoir ses mots
précis et fort… merci Solange
Oui terrible texte. Où je reconnais encore aujourd’hui certains fonds de colère et de désespoir.