C’est depuis cette chambre que la lumière révèle son épaisseur. Elle se glisse au petit matin entre les lames des persiennes orientées plein Est et va rayer l’édredon grenat d’un lit deux places. Sous ce lit, là où elle ne peut encore trouver où se poser, dorment, parmi les moutons et les livres, les monstres invisibles avides des cauchemars d’enfants. Une descente de lit en laine tissée représente un paon qui fait la roue… à un autre paon, lui-même reflété dans le miroir de l’armoire à glace adossée au mur Nord. Au sol des tomettes couleur brique tandis que les murs sont verts-amande, le lustre en pâte de verre au style Art Nouveau dans les tons chauds et les montants du lit en bois blond ainsi que les trois étagères au-dessus du lit. La lumière dans la journée n’est jamais aussi éclatante qu’aux premières heures. Elle se charge petit à petit de l’ombre des acacias sur lesquels donne la fenêtre, ombres dansantes animées par le vent. Et avant de perdre tous ses rayons au bénéfice d’une uniformité sereine, elle se charge de grains de poussière scintillants qui tracent un chemin flottant jusqu’à une porte étroite et haute remisée dans le coin sud-ouest de la chambre pour accéder à une autre chambre.
Je ne sais comment est l’enfant mais la chambre est pleine de charme… beau début
Merci Brigitte pour votre passage encourageant dans la lumière de cette chambre.