Les jeux de mon enfance étaient des moments simples . Il y avait ceux de l’école et ceux de la maison. A l’école, avec les autres enfants, je jouais à la corde à sauter, la marelle, à la balle au prisonnier ou à « 1 2 3 soleil » pendant la récréation. Puis, il y avait les jeux de la maison regroupés dans la précieuse mallette qui contenait 100 jeux d’après la notice. Je ne les ai pas tous testé, loin de là. Je jouais à ma mère l’oie, au jeu des chevaux, ou encore au jeu de dames. Ces jeux occupaient le dimanche après-midi. J’adorais jouer aux osselets. Ils étaient en métal, il ne fallait pas se louper. Je me souviens encore de leur odeur.
Le vendredi soir, nous regardions la télévision en famille. J’aimais particulièrement Au théâtre ce soir. Je me souviens du générique en souriant, j’entends les coups de bâton sur le sol et la voix annonçant « les décors de Roger Hart et les costumes de Donald Cardwell ». Il me revient aussi en mémoire, la voix de l’hilarante Jacqueline Maillan. Mon père, maître de la télécommande, optait pour ses genres préférés, les peplums et les westerns. Dans la semaine, les films démarraient plus tôt à cette époque. Je ne devais voir que le premier quart d’heure car il ne me reste en tête que le générique des Dossiers de l’écran.
Qui se souvient encore du petit rectangle blanc en bas à droite de l’écran ? Je le trouvais effrayant.
La vie était rythmée par la pendule au cadre blanc de plastique accrochée sur le mur du salon. Même après le départ des parents, elle est demeurée là, suspendues au-dessus de nos têtes. Avant qu’elle ne rende l’âme, nous l’avons longtemps regardée comme une relique sacrée témoignant de ces instants de bonheur partagé.