Percutante, tonitruante, Grosse caisse c’est mon nom, je ne suis pas un jouet et pourtant on joue de moi Grosse caisse comme on joue aussi de la trompette ou de la flûte traversière. La petite fille est subjuguée, elle n’aime pas le bruit, mais avec mes baguettes elle me tape sur la peau du ventre c’est ce qu’elle dit et elle rit… En temps ordinaire quand ce n’est pas fêtes, défilés de fanfares, retraite aux flambeaux, festivals, harmonies où on ne manque pas de me convier, je me repose dans un coin de la salle à manger. On ne peut pas m’oublier je suis grosse ronde, un peu vieillie, mais cerclée de métal brillant je suis plutôt jolie. Je le sais je ne suis pas un jouet, il lui a expliqué à la petite fille, tu peux la regarder, lui caresser le ventre, lui donner quelques coups de baguette, mais c’est tout. IL c’est mon propriétaire mon joueur officiel, mon partenaire celui qui m’emmène à toutes les répétitions pour le festival du concours régional des fanfares. IL c’est aussi son parrain à la petite fille qui n’aime pas le bruit. Alors les 14 juillet quand nous défilons tous les deux avec toute la fanfare pour le feu d’artifice, où elle ne vient pas parce que ça lui fait peur, nous passons sous la fenêtre de sa chambre, elle nous attend, elle soulève le rideau, elle nous regarde. Alors IL lève mes baguettes bien haut, un petit signe juste pour elle, tant pis pour les fausses notes… Elle nous adore.
Beaucoup aimé ce « je » utilisé à bon escient. Et à sa suite le IL puis la petite fille qui n’aime pas le bruit et leur trio bien construit. Super présentation qui fonctionne bien. Merci, Marie.
bel objet que ce gros corps à ventre de peau qui parle et qui dit je
et bien jolie histoire entre la fillette et son parrain…
on suit, on sourit au fil des lignes…
et j’adore votre récit Madame la grosse caisse