Dans cette petite paume, l’eau scintillante du lac d’Armainvilliers
Descendre les marches immergées
Nervures de la feuille de magnolia quand la chair est partie : squelette de dentelle
Seule avec le rêve qu’on ne raconte pas
Toutes les voix autour de la table chaude et le biscuit rose trempé dans la mousse du champagne
Les pommes de terre cuites dans la braise du feu de branchages un jour au domaine
Un nom appris avec tante Didi le long d’un chemin : linaire (comme liminaire mais sans le mi)
La linaire commune séchée entre les feuilles du journal puis placée dans l’herbier à Châteauneuf-en-Thymerais
Chaque rond colorié pour garder l’empreinte d’une guirlande de fête
Le troupeau de marrons d’Inde sous l’arbre : gros sont les bœufs, marron clair les vaches et marbrés les veaux
Un livre dans l’arbre au bord de la prairie
Les cachettes, surtout celles qui ressemblent à des points de départ
Le jour du grand voyage en train, avec elles-deux, de Tournan à Paris, pour acheter une robe de demoiselle d’honneur
Les trous dans la prairie d’en face : on verse de l’eau dedans et le cricri remonte le long de la paille
L’odeur du champ de blé juste avant la moisson, côté ferme de Puits-Carré
Grelotter sur la plage du Val André dans le maillot de bain en laine tricotée juste avant d’être enveloppée dans la grande serviette
La main de Mano la douce disparue et les pieds dans les feuilles mortes de la promenade près de la rue Noël à Reims
Avoir le droit de faire un tour sur le dos du cheval alezan nommé Titus
La découverte du perce-neige
Croire que perce-neige et personnage sont de la même famille
Faire semblant de dormir pour mieux se relever et rejoindre la fête derrière le grand orgue de barbarie
Fredonner ohé mister Banjo le bateau est parti, tout le monde rit, tout le monde rit
Tracer à la craie les cases d’une autre marelle, pas celle de l’école
La danse de l’arbre une nuit de pleine lune derrière le rideau
Qulle belle liste !
Croire que perce-neige et personnage sont de la même famille : que c’est joli
tellement joyeux et ça sonne si juste…
aussi bien le squelette de feuille que le biscuit trempé dans le Champagne ! et j’ai bien vu toutes les images
j’ai encore des odeurs de pomme de terre cuite dans la cendre et le mot herbier qui me titille…
merci Christine
l’enfant est là, nous parle et on aimerait être avec elle