Au galet au toucher gras sans poème dans la poche.
À la bibliothèque municipale du chef-lieu, riche de plus livres qu’on ne lirait jamais, et sans penser pour cela à la mort.
À la mer découverte après avoir traversé le pays dans le sens des invasions, à la mer qui n’était qu’immensité engloutissant le langage, offrant à la peur le réel salé.
Aux planches des dictionnaires avalant les après-midi de dimanches.
Au silence permis par la forêt, silence retrouvé, sauvage, s’épanouissant à l’intérieur, plus ancien que sa vie et que l’espèce même.
À l’ami qui détournait les peurs.
Au matin de Pâques : tous dorment, et par les prés surpris si tôt, sans quête, seul avec le frère grand.
À l’histoire dessinée dans des cases avec les amis, puis mimée sur le banc, puis jouée autour la maison, jusqu’à savoir d’être dans la fiction, sauvé.
Au réveil d’après la sieste, corps lavé de toute colère, incertain du monde retrouvé, étonné.
Au sentiment d’amour, cherchant et débordant son objet, automne sombre et rouge dans l’ennui de l’école.
À la neige chaque fois, réponse à une prière qui n’aurait pas été adressée.