Un gros édredon, une brique chaude, surtout ne pas avoir froid, aujourd’hui rester au lit. Prendre la température deux fois par jour, le matin et le soir. Avoir beaucoup de fièvre, délirer, ne plus savoir où on est, ouvrir les yeux bouillants et rouges, être à la diète, ce soir peut-être un bouillon de tapioca, 38 c’est encore trop pour se lever. S’occuper, additionner à l’horizontale et à la verticale les motifs en couleurs sur le fond jaune de la tapisserie, ne pas retourner à l’école, le docteur l’a dit : rester au lit, au chaud quelques jours, le troisième jour se lever un peu, descendre les escaliers, attention la tête tourne, ne pas tenir debout, remonter se recoucher trop faible, douceur de l’oreiller, présence du grand-père, en profiter, respirer la bonne odeur du bois qui brûle dans le mirus, espérer du pain doré pour le goûter, ne pas penser aux devoirs à rattraper, s’étirer, s’allonger bien au chaud, la température a baissé, écouter l’histoire, ne plus délirer, je suis sauvée. Et enfin debout en grande forme entendre, « oh, mais tu as grandi ! »
belle idée de relier la maladie à la croissance comme si elle était finalement nécessaire…
merci Marie
Merci Françoise, oui une phrase bien souvent entendue, des mots rassurants…