Inspirée. J’avance dans une maison aux accents fantastiques. J’explore la géographie labyrinthique d’un lieu que je ne connais pas. Chaque pièce, chaque recoin est une cachette potentielle, les ténèbres n’assombrissant guère la certitude joyeuse de trouver l’endroit le plus inaccessible à la perspicacité des autres. Là où je gagnerai leur estime.
Inspirer, profondément. Vouloir mettre en difficulté celui, celle qui la cherche. Doivent-ils la trouver facilement tandis que, pour elle, il est si difficile de se situer, de comprendre où est sa place. Dans l’inspiration ? Celle qui gonfle ses poumons avec parcimonie. Ou dans l’expiration ? Celle d’un air réchauffé, un air qu’elle entend comme une ritournelle lancinante depuis sa naissance, celle du rejet. Non ! Dans l’inspiration que lui prodigue le souvenir de cette maison.
Inspirée ? En quoi et pourquoi ce lieu presque oublié peut-il être l’objet d’une fiction. Elle s’y cache, elle y cache toutes ses émotions ne laissant transparaitre que le désir de plaire. En étant celle qu’on ne dé-couvrira pas, en attendant ce moment quand ils seront dans l’obligation de quémander des indices, en étant celle qui oriente le jeu / je, plein de mystère. Je sais qu’elle aime écrire ce qu’elle cache. Quand elle entend les premières notes dissonantes de l’harmonium, quand elle entend les enfants rire, la laissant seule, dans l’obscurité de sa cachette, c’est là qu’elle se blesse au ge-nou, en se précipitant vers eux, en voulant leur rappeler son existence. C’est un long cheminement qui l’attend. Apprendre à respirer. Ne pas manquer d’air.
Inspirer… et ne pas oublier d’expirer !