Le lit, c’est s’allonger dessus, se vautrer, en grenouille, à plat ventre, pivoter, se retourner, se relever et s’effondrer dessus au risque de ruiner la literie. Le lit couine, c’est qu’il est vivant. Dessus, douillet, mais dessous, recèle des secrets, des livres en pagailles, des BD, des dessins, des images découpées dans des magazines, les magazines eux-mêmes, de la nourriture sucrée et grasse, bien planquée. Sous le lit, il n’y a plus de monstres à l’adolescence mais des lectures supposément interdites, en tout cas à garder cachées des regards parentaux. Ce que la main extirpe et ce que la main dissimule, agrippe, et repose, ce qu’elle tire à elle et déroule tout ce que le corps attend. La main déplie le message transmis sous la table en classe de français. Elle le déplie pour la dixième fois. Le message lu, elle le replie et palpite et agite le papier en quatre devenu éventail par destination. La main porte le message au cœur puis à la bouche. Un rien. Un baiser.
Bien joué, le lit qui raconte ! Entrainant la lecture jusqu’au creux du billet doux, comme on disait ,
Le lit, est un vrai personnage dans une vien adolescente 😉
J’aime ce lit qui contient tout un monde. Petit arrière goût de l’ « homme qui dort » de Perec😉
Pas encore lu celui-ci, mais sans doute, vu le titre qu’il y a aussi une parenté avec le texte de l’enfance 4…
ce lit monde: île et cache aux trésors ! cette main qui vagabonde ! ce texte qui file! merci
Oh oui, l’île et les bateaux pirates, les requins dans la vastitude de mer qu’est la chambre, mêmes jeux d’enfance 😉