Dans sa grande robe noire, sur la route tellement plus grande que les autoroutes, elle est immense, s’arrête, parle à ma grand-mère ponctuant ses propos de « oh lala, delala ma chère dame ». Ainsi elle est restée dans ma mémoire cette grande femme habillée d’une grande robe noire, baptisée « oh lala, delala ma chère dame » sur cette grande route plus grande que les autoroutes.
Deux naissances supplémentaires à deux ans d’intervalle, la mère ne suffit plus aux tâches incontournables. Il faut les loger, les nourrir les familles de vendangeurs venus d’Espagne. La voisine est arrivée, rassurante de simplicité, elle aide en gestes et aussi en paroles : « Quand on a la viande, on a le légume » c’est évident ! Et nous enfants nous l’appelions « Socquette » parce qu’elle avait toujours des socquettes aux pieds avec des jupes à mi-mollet.
Une chaise sur le pas de sa porte, un châle très coloré sur sa tête, couvrant aussi ses épaules je la vois là assise, c’est « la tireuse de cartes ». Elle m’impressionne, elle me fait peur, je ne sais pas vraiment, c’est quoi « une tireuse de cartes », et puis cet homme qui passe devant la maison en criant « peau de lapin, peau de lapin » je ne sais pas pourquoi il crie ces mots, lui aussi il me fait peur.
c’est tellement plein d’atmosphère, vos mots ! un vrai plaisir de les lire.
Merci Infiniment de votre lecture. Très touchée par votre passage ici.