Un klaxon, une camionnette grise à la porte coulissante en bas de l’immeuble, un marchand ambulant comme aux vacances d’été chez mamie. Lui c’est le crémier, pas de nom dans la conversation, juste le crémier, pas de visage, une blouse… le souvenir du « café au lait » saveur chocolat.
Ridée, ratatinée, au bout de la table, un chignon de cheveux gris sale, de grosses lunettes pour encadrer des yeux à l’affut … les faits et gestes des trois fillettes. Elle est là … assise, à la fenêtre son poste d’observation pour les épier. La méchanceté muette de Joséphine Davis, l’arrière-grand-mère qui rapporte.
Petite fille, les adultes murmurent des mots qui parlent de ta vie difficile. C’est l’été dans le jardinet, invitée tu t’es improvisée la maitresse d’une école de plein air. Trois fillettes à dresser, à rendre dociles, attentives, devant toi. Tu es la plus âgée et tu leur fais savoir.