Perdue. Seule dans le froid et du blanc à perte de vue. Sapin à droite équivaut à sapin à gauche. Tous les sapins se ressemblent. Le blanc ressemble au blanc et elle est noyée dedans. Ce qui monte au ventre : la peur. La pente est verglacée. C’est au moins une noire, se dit-elle. Peut-être vaut-il mieux descendre en escalier, en posant un ski après l’autre, à travers la pente. Elle monte le son dans ses écouteurs. Walkman braille une chanson bien connue, réconfortante. Les oreilles ne sont pas perdues, c’est déjà ça. C’est le point d’ancrage. Le point d’appui au flanc de la montagne passe par les oreilles. L’inattendu des organes. Ca chante entre ses tempes et ça l’encourage. Ce qu’il faut c’est retrouver les autres. Ce qu’il faut c’est descendre. Tous les chemins mènent à la descente. Et plus tard la station. Et non, elle ne pleurera pas, elle n’est plus un bébé. Elle est une grande et si ça continue, elle va chanter pour le dire au monde entier. Ce sera la preuve qu’elle est une grande.