Tout autour d’elle les objets familiers enveloppés dans le sombre de la nuit, les murs la chaise le bureau à la place représentée les yeux fermés, les tables de nuit de part et d’autre du deuxième lit. Il n’est pas tout à fait pareil vide obscur inanimé inhabité lorsqu’elle tourne les yeux vers le plat, elle croit deviner le repli sous l’oreiller intact le tombé du dessous bleu clair sur un dessus de dentelle dessus de lit du jour. Cette absence d’une autre vie dans la chambre, le silence qu’elle n’a pas remarqué tout de suite trop fière d’avoir demandé à rester dormir seule dans l’appartement. Elle pense écouter le silence, juste le calme de la respiration, profiter de la chambre comme une enfant unique, savourer le repos sans les paroles de sa sœur. Elle éprouve le silence un silence animé de bruits inconnus de craquements jamais entendus de sons qui disent le vide l’absence de présence.Tension dans son corps de petite fille le cœur s’emballe le bruit des battements emplissent l’immobile la respiration manque la gorge se remplit. Le noir se referme sur le lieu devenu inconnu les yeux grands ouverts elle ne voit plus rien de l’univers familier, elle est perdue. Résister à l’envie de pleurer… garder sa fierté… se recroqueviller dans la chaleur de la chemise de nuit, du drap, de l’oreiller… énumérer comme pour chasser les cauchemars les objets du cartable … retrouver le souffle tiède… l’odeur réconfortante toute entière sous la couverture.