Visage-
Visa je, me voir dans ses yeux, dans ses rides lire le passé, dans son rire lire l’avenir
Visa pour le jeu, démarrer à la cime du crâne se frayer un chemin dans les cheveux fins, descendre en suivant une ligne invisible, passer entre les sourcils, rencontrer la racine et suivre l’arrête du nez, caresser le fin duvet, profiter de l’arc de cupidon pour prendre son envol et atterrir en douceur sur le menton
Les paupières s’ouvrent et se ferment derrière des lunettes épaisses qui déforment la couleur de ses yeux
L’odeur de son visage ? Celle du savon parfumé à l’eau de Cologne
Le son de son visage ? Celui que fait la main quand elle dit adieu
Le goût de son visage ? Celui de l’enfance avant qu’elle ne s’altère
La couleur de son visage ? Celle que l’on devine sous la poussière
Son visage parle une langue douce et déterminée, son visage parle de fatalisme et de résignation, une langue vivante déjà morte
Aujourd’hui je ne peux voir son visage que si je ferme les yeux