En traversant la place la plus bruyante de la ville, ma main serre la sienne. Le bruit est amplifié comme toujours. La nuit noire accentue ce capharnaüm sonore ainsi que les diverses agressions olfactives. Bien que tous les jours soient des nuits pour moi, j’arrive à ressentir la nuit de vous autres. Les esprits s’échauffent, comme si la nuit était synonyme de déchaînement des passions. Aucun juge ne pourrait vous voir dans la nuit. Sur la place bruyante je subis des rires beaucoup trop sonores, l’odeur de graillons émanant des camions des Food truck m’attaque les narines. Bien que la nuit devrait me mettre sur un pied d’égalité avec vous, au contraire j’ai l’impression d’être encore plus exclue de votre vision nocturne de la vie citadine. La nuit me fait vous jalouser encore plus. Est-ce que tout ce bruit que j’entends, ces odeurs que je sens vous sont aussi désagréables ? Est-ce que votre nuit ne serait autre que l’enfer de mon enfer ?