La lumière blanche des premières heures lui prête la dureté du métal, éblouit plus qu’émerveille. Il vient à peine de quitter la fraicheur de la nuit, les bancs de sable de la marée basse révèlent sa vérité trouble.
A mesure que le soleil monte dans le ciel, un cercle d’étincelles laisse sur sa surface lisse les éclats d’un miroir brisé. Le bleu commence à naître.
La ligne de l’autre côté se précise, les contours s’affinent, une rangée de silos blancs sur la presqu’île, quelques cheminées brisent l’horizontalité du regard, il n’y a plus qu’un voile de brume qui les sépare d’un horizon ciselé par des reliefs bruns amassés contre le ciel.
Les bateaux quittent leur embarcadère, glissent lentement sur l’eau dans un trainée d’écume, qui s’évanouit au loin vers l’autre rive, puis ressurgissent en sens inverse, scandent le temps qui passe.
Il faut attendre que le jour se débarrasse de son trop plein de lumière.
Pour qu’il concentre en lui toutes les tonalités d’azur cueillies au fil des heures, apparaisse enfin dans son impossible couleur qui écorche les yeux, imprègne la mémoire d’un désir d’infini. Sur son corps bleu les voiles se courbent et l’effleurent.
Les derniers oiseaux ont précédé le crépuscule qui s’allume. Il plonge son regard dans ses profondeurs obscures, silencieux, disparaît dans la nuit.
« En vérité trouble » « un désir d’infini » Merci Helena Barroso.
Merci, Ugo !
On regarde le jour se débarrasser du trop plein de lumière avec toi, c’est beau et apaisant
Merci, Caroline ! De ces phrase qui, si on les avait cherchées, on les aurait pas trouvées. Si cela pouvait être comme ça toujours !