Écrire, vous avez dit écrire!

Écrire, vous avez dit écrire… Mais écrire pourquoi? T’es tu seulement posé la question? Hein? Dis… parce que c’est bien joli ton truc là, mais au fond pourquoi qu’t’écris ou plutôt pourquoi qu’tu cherches à écrire? 

Ben alors?… Allô, y a quelqu’un?… Où c’est qu’t’es passé tête de noeuds?! Réponds à la question que le monsieur il t’a posé! Ah non, c’est vrai, il t’a pas posé de question il t’a donné une « consigne d’écriture », justement! Ah ah, je rigole! Te v’là bien, duconaud! Ben oui, parce que toi t’es plutôt lecteur que scripteur. Ton truc c’est plutôt la voix, non?… Exactement, les grands esprits se rencontrent ! Tu serais plutôt du côté de l’acteur, toi! Sur la scène à ProFérer Ton Texte Seul ou avec d’autres. Mais bon, pour l’instant, t’as oublié les planches et les feux de la rampe, alors, retour à la case départ. É-cri-reuuuu! Cri cri cri, creux creux creux, reu, reu, reu! Oui, c’est facile mais vu que tu restes muet, faut bien que je meuble! Ah ben tiens! Ça serait ti pas ça ton truc, ça? Ecrire pour meubler? 

Non…? D’accord, NON !

Ah ben voilà une réponse, t’écris pas pour meubler! Hourra, il a dit quèkchose le mec! Comment? Ah, oui. Je confirme. Ça fait un peu plus de deux cents mots que tu joues au con avec la CONSIGNE!!!! Et comme t’es joueur tu vas nous placer un Putain quelque part histoire de mettre de l’inTensiTé dans Ton Texte!!!! 

Franchement, t’es vraiment un rigolo à poils durs, tu sais?

Bon, ça commence franchement à être lourdingue parce qu’on va pas y passer la nuit ! Tu sais, comme dans le film : « On a mis la nappe, alors mets toi à table ! » 

Non, on ne va pas y passer la nuit et je vais me mettre non pas à table mais à ma table d’écriture. 

J’écris, et je suis désolé pour la banalité du propos, mais voilà, c’est ça mon truc, j’écris pour sortir d’un long cycle d’autocensure, et pour trouver ma voix. Oui, je sais, le jeu de mot est nul, mais je n’ai pas d’autres mots pour le dire. Il ya une question de voix dans tout ça. C’est juste ça que je voudrais faire entendre. Comment ça parle en moi, ce que ça a envie de dire et de partager. Vous me direz : c’est ce que tout le monde veut faire. Sans aucun doute. Disons que je veux juste jouer moi aussi ma partition ou mon impro avec les autres musiciens de l’orchestre. 

C’est juste ça. Alors, mon territoire pour l’instant, c’est un territoire décousu, éclaté, aux frontières mal définies. J’ai des envies d’écriture. Mais je ne sais pas trop où je vais, mais j’y vais avec mes ombres et mes petites lumières. J’aime le temps que je parviens enfin à me donner pour faire ce voyage en terre d’écriture. Mais attention, pas de malentendus entre nous. Je n’écris pas pour passer le temps. J’écris pour explorer du dedans l’acte d’écrire. Et si j’y trouve du plaisir, j’y trouve aussi de la douleur, de la frustration, de l’inconfort. Mais quel bonheur quand j’ai l’impression de me connecter à des sources, même maladroitement, avec mon clavier de coudrier ou mon cahier et mon stylo de sourcier.