[…]un fragment de réalité, d’un projet mien, alors qu’il était impossible au clavier de me tomber des mains. Participer d’une saisie au ralenti du réel ne pouvait avoir, selon moi, qu’un sens inverse aux aiguilles des montres, une logique d’œil et de caméra. Écrire vite et plus vite encore. Parier sur le fait que les yeux et le cerveau du lecteur ne s’adapteront pas à l’augmentation de mon nombre de mots par minute. J’ai tenté, réussi même à doubler ma vitesse moyenne de MPM. Pari fou, pari vain. Il s’en fout le lecteur que j’écrive pas loin de 70 mots ou 350 caractères par minute. C’est pas ça qu’il cherche. Il voulait du réel saisi au ralenti, comme une goutte de pluie lente, une fleur qui s’ouvre, une main qui se tend. Je renonce, c’est pas possible. Trop difficile. Et puis j’aime pas bâcler, trop vite.[…]
Dans l’oeil d’une caméra, le ralenti c’est la cadence de la prise de vues, qui est supérieure à celle de la projection. Une séquence tournée à 48 im/s. crée à la projection à 24 images/seconde une impression de vitesse 2 fois plus lente.
Merci Ugo pour ce refus explicite et explicité. Ca me rassure quelque part : j’en suis à une grosse dizaines de notes pour comprendre la chose, étalées sur une page, quand je viens d’essayer de m’y mettre, au bout d’une semaine, pour deux lignes (tout juste), une phrase (inachevée). — Je ne sais pas si ça peut aider, mais personnellement, possible que je recoupe le ralenti aux bruits (mais un bruit au ralenti, bonjour la modulation de fréquence). — Avec mes souhaits de meilleure inspiration.
sourire
et admiration