#écopoétiques #07 | ni titre ni rien

Ni femme montrée du doigt, ni enfant affamé, ni homme lâche, ni femme seule, ni homme mutilé, ni femme violée, ni séparation, ni exclusion, ni ventre qui crie famine, ni haine qui défait qui grimace qui détruit qui viole qui violente qui nie qui tue, ni guerre, ni exode, ni devoir se cacher, ni devoir voler pour manger, ni craindre pour sa vie, ni craindre l’autre, ni gratter le sol de ses ongles, ni avancer dos courbé, ni classe sociale, ni frontière, ni machisme, ni féminicide, ni papiers, ni sans- papiers, ni prison, ni barbelé, ni étranger, ni autochtone, ni eux, ni ils, ni elles, ni porte fermée, ni porte qui claque au nez, ni crachat au visage, ni honte, ni doigt tendu, ni dénonciation, ni mise au pilori, ni ostracisme, ni racisme, ni monde pour toi, ni monde pas pour toi, ni ville, ni asphalte, ni propriétaire, ni locataire, ni riche, ni pauvre, ni terre pour moi, ni terre qu’à moi, ni monde pour moi, ni terre à exploiter, ni humain à exploiter, ni minerai à extraire, ni mine à creuser, ni vie sous-terre, ni animaux qui meurent, ni sous terre, ni sur terre, ni homme, ni femme, ni homme, ni animal, ni plante, ni fleur, ni arbre, ni montagne, ni pierre, ni mer, ni océan, ni délimitation, ni genre, ni classification, ni découpage, ni frontière, ni vivant, ni mort, ni désir de possession, ni désir de transformation, ni désir de destruction, ni désir de ceci plutôt que de cela, ni distinction, ni valorisation, ni toi tu as droit toi tu n’as pas droit, toi de vivre toi de disparaître, toi de t’étaler toi de disparaître, toi  de parler toi de te taire, toi de diriger toi d’exécuter, toi de pourrir toi de subir, toi de te gaver toi de crever, toi de prendre, de prendre tout, de force, de violence, d’indifférence, toi de rien, toi t’es rien, toi qu’on nie, toi qui n’es ni, ni, ni, ni, toi qui n’es rien, toi qui n’as rien. 

A propos de Betty Gomez

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4 commentaires à propos de “#écopoétiques #07 | ni titre ni rien”

  1. et à la fin on n’est plus rien, du moins on se demande qui on est ?
    ni blanc ni noir ni homme ni femme ni frontière ni désir
    et puis soudain on comprend qu’on n’est plus que toi qui n’as rien…
    merci Betty pour ce beau développement qui nous conduit à l’évidence…

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