Aller au centre
Un jour, la terre bouillante aura grillé sous les énormes perforations de la couche d’ozone. Plus le choix, faudra aller se rafraichir en son centre pour trouver un brin d’air frais. Se préparer à la grande plongée pour un retour la source .
Le jour est arrivé…
Personne n’est préparé à aller de l’avant, par l’avant, bras tendus, tête enfoncée dans les épaules. Il faut laisser son cartable à la porte, ses amis, sa famille… Et partir seul (e), pour leur raconter « le grand saut ».
D’abord, on peut suivre son chien et s’enfoncer des jours , par la forêt , pour trouver la faille, la fameuse porte de la grotte. Se réhabituer aux odeurs de pluie, d’arbres, de mousse, de végétation en putréfaction, d’humidité ; se nourrir de racines, de plantes, d’insectes… ; puis se laisser glisser sur les rochers et boire sous des stalactites…
Bref, se faire confiance, se dire que depuis des années, on s’est entrainé, on a tout lu, tout expérimenté, dans son jardin partagé, en terme de survie pour se dire que, oui, enfin, on est prêt.
Entouré de ses amis, on a été accompagné au point de départ du voyage. Des bras, des mains levés d’au revoir et bon courage, la larme à l’œil. On savait pas que ce serait si difficile de les quitter tous, en emportant leur espoir avec soi.
On a pas tout retenu des bouquins de géologie pour savoir si on est sur du granit ou du calcaire, bon, à la couleur, peut -être …c’est si profond la terre…
On a pas tout retenu des bouquins d’archéologie pour savoir si on est sur des vestiges d’une cité perdue… ou d’une pâle copie de colonne de style ionique en placo-plâtre… on est pas sûr de tout comprendre.
Mais qu’est-ce qu’on va bien leur raconter quand on aura fait le tour du centre… puisqu’on ne peut pas lui donner un nom, Au Centre. Il ne s’agit pas d’ hyper- ou d’un super- C’est absurde !
A moins qu’on y trouve d’autres bons hommes qui, aussi, tournent autour… peut-être qu’ils en auraient des histoires à raconter…
Quel beau texte … et j’aime que les questions restent ouvertes
; pas de chienne, ni chien, mais chaque jour ou presque j’hume l’odeur des saisons dans la forêt qu’on décapite et qui se déplace et survit comme dans un mauvais rêve shakespearien
Merci, Nathalie. Hâte de vous lire…