Ni l’enfer ni le purgatoire ni les grands esprits ni les sombres zombies ni culte du bien-être ni culte des ancêtres ni l’envie ni la peur ni l’attente d’ailleurs ni l’espoir d’autrement ni le comme avant, ni le bruit ni la fureur ni l’ennui ni les coups ni la rage ni la haine, ni l’émission de gaz ni la perte d’oxygène, ni la mort des oiseaux ni la mort des enfants ni les cancers dans les plaines ni les pesticides passés en douce au pinceau sur des souches vivantes au fond des jardins, passés au ras des écoles maternelles de campagne, passés aux ras des petites maisons de bords de villages, ni les vaisseaux vers la lune ni le règne des cuillères d’argent ni les bronzages aux Baléares ni les Boeing aux Canaries ni les chardonnerets en cage ni les cabanes à chasseurs ni la chasse à la glu ni l’épuisement des cerfs ni leur grand œil noir au ras des gueules de meute ni la mise à mort des hommes vivants ni les sangliers lâchés dans les oliveraies palestiniennes ni les porcs hachés dans les barquettes de polypropylène ni la séparation des classes ni le privé ni l’intégrisme ni Wall Street ni la Bourse ni managers ni managés ni 49.3 ni décapitation des rois, ni mille vaches ni milles poules ni cages ni cous ni têtes coincés dans des mangeoires coincées dans des box coincés dans des hangars ni os broyés ni Protéines Animales Transformées ni poissons ni cochons gavés aux PAT ni crottes de chiens ni crachats d’humains ni plastique ni plastique ni plastique ni l’enfant soldat ni l’enfant esclave ni l’enfance volée ni l’enfant violé, ni ras-le-bol ni démission ni fatigue ni usure ni joker parce que les autres parce que les multinationales parce que Total Énergie parce qu’on n’y peut rien parce que y a pas de raison parce que je le vaux bien, non pas ça dans le texte, mais si, parce que moi je, parce que de toutes façons parce que c’est trop tard parce que c’est écrit parce que les dinosaures parce que l’effondrement parce que l’apocalypse, ni fil à la patte ni carte à puce ni caméras ni like ni don’t like ni toi ni moi ni eux ni Dieu ni maître, tous.
4 commentaires à propos de “#écopoétique #07 | Un petit cri dans le brouillard”
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Et le texte nous emporte. Quelle force! Bravo!
ça coule de source tout ce jus noir de la mauvaise foi qui finit en farce macabre. Comme pour Betty, l’élan d’énonciation est vigoureux, coléreux et juste. Ecriture Karcher bien nécessaire pour faire l’état des lieux. Merci pour ce chant supplémentaire au chorus de nos indignations ( un peu coupables malgré tout).
oui ni les bronzages ni les Boeings aux Canaries
et ton cerf au grand œil noir m’a fendu l’âme
on te suit on te suit « parce que l’Apocalypse »
Je terminerais sans doute après le dernier parce que. L’apocalypse, que peut il y avoir ensuite ?