#écopoétique #10 / Toi pourtant roche

Je parle d’une roche que peu pourtant voient ainsi, qui ne se jette pas, qui ne leste rien, qui ne brisera aucun crâne, ne sera projetée d’aucune fronde.

Je parle d’une roche à laquelle l’aridité donne des rides, capable pourtant d’arrêter la progression de l’eau sur tout un ruban de terre, d’une roche qui aide les rivières à faire leur lit.

Je parle d’une roche qui ne fait pas de mur de sa propre pesanteur mais que la main de l’humain peut façonner, la seule dont la main de l’humain ne sache faire une arme mais plutôt un terrain de jeu.

Notes pour la description d’une telle roche :

. surface à l’apparence d’abord parfaitement lisse mais dont l’examen attentif révèle des traces de griffure et aussi des inclusions de particules dures.

. plasticité qui ne se révèle qu’après un contact prolongé avec l’eau ; à l’état sec, une pierre avec onctuosité de contact, toutefois friable en cas de faible épaisseur.

. une couleur qui piège l’humain par le côté de sa propre gourmandise alors qu’elle ne peut rien pour son estomac si ce n’est le panser un peu…

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