À mains nues je creuse, ça ne sert à rien, mais je creuse. Ils ont dit il faut creuser, vous ne pouvez pas rester là sans rien faire, il faut creuser. Avant je ne savais pas creuser la terre je ne savais même pas qu’elle existait et je ne savais pas que j’existais pour la creuser. Puis ils ont dit il faut creuser pour aller au fond, je ne savais pas qu’elle avait un fond, mais j’ai obéi, ça m’a donné un objectif : atteindre le fond. J’ai continué à creuser jour et nuit. Ils nous surveillaient. Je n’ai pas abandonné, et puis un jour complètement épuisé je suis tombé. J’ai touché le fond. Je n’avais plus besoin de creuser. J’étais enfin arrivé.
3 commentaires à propos de “#écopoétique #09 | À mains nues”
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J’aime beaucoup. Quelque chose que je serais bien incapable d’écrire, du court et un monde inconnu s’impose. Envie de lire à haute voix. Je l’ai fait. Cela fonctionne très bien. J’ai pensé au rythme de Renata N’importe quoi. J’ai éprouvé le même engouement. Merci, Marie.
Toujours ces petites formes chez toi, douces et intenses à la fois… et ça m’a ramenée à tous ces creuseurs de tunnel, ces tentés de l’évasion (comme si on pouvait véritablement devenir libres)
ça m’a ramenée aussi à un texte de Catherine Plée qu’elle nous avait proposés pour un zoom manuscrit qui s’appelait Le Tube
donc beaucoup de mouvements intérieurs ressentis à ta lecture, chère Marie…
Merci Anne, Merci Françoise, toujours vos mots me touchent et me révèlent à ma propre écriture. Un autre regard, une autre lecture que la mienne ouvrent d’autres lectures, d’autres regards et je vous remercie infiniment de vous être arrêtées là pour m’en faire cadeau.