Je suis le fleuve Whanganui de Nouvelle-Zélande
je suis un être vivant des montagnes jusqu’à la mer
vivant et patrimonial, je suis
Protégé par la loi
Baigne-toi si tu le veux
j’aime ça, je suis là pour ça
Pour bien d’autres choses encore
tu commences tout juste à le comprendre
Je suis un arbre remarquable
inscrit au PLU
ça me protège
un peu des tronçonneuses
Un orme de Sully quadricentenaire
creux et graphiosé
Tutoré comme une vieille relique
je ne m’en plains pas
c’est déjà ça
Tu pourrais faire tellement mieux
Pour tous les autres
Je sais que tu nous aimes
quand le poésie te prend
ou la nostalgie de ton enfance
Alors dis-le, crie-le, bats-toi
Sur la Terre du long nuage blanc, le fleuve Whanganui, dans ce texte, revendique sa légende et sa protection. Il m’évoque l’Art du dessin Maori qui parle autant de lui que de la terre accidentée qui a nourri les ancêtres. Il n’est donc pas étonnant de l’entendre parler au début de ce texte majestueux et joliment sculpté. Le passage rapide au Plan Local d’Urbanisme puis à l’ Ormeau de Sully est plus énigmatique. L’invective injonctive finale ressemble pourtant à une alerte générale. Du fleuve sacralisé à l’arbre vénérable à prothèse, on se surprend à soulever les questions de méthode.
Une misérable inscription au plu contre la personnalité morale et une vraie protection juridique, voilà le lien. Merci Marie Thérèse.
toi le fleuve, protégé par la loi donne nous ta force pour faire mieux… cela nous dépasse
C est pourtant à nous de savoir. Merci Brigitte
Bonjour Danielle, en me le lisant à voix résonnant à l’intérieur, j’y ai trouvé l’écho du texte d’un ami slameur, Jikabo, qui s’adressait à peu près ainsi au fleuve Amour… Comme quoi, d’un fleuve à l’autre !…
Merci Philippe. Je ne connais pas jikabo, mais le slam m intéresse ; on m a repoussé l autre jour d une animation avec un slameur : c etait pour les enfants !
Belle forme pour cette #8, forte et efficace.
Efficace? Pas assez, il faudrait aller au au delà des mots, comprendre que sans les arbres pas de vie sur terre. Merci Anne d être passée.
oui bien sûr, aller au-delà des mots et à chaque seconde protéger nos arbres, les aimer, les soigner, se battre pour eux
(j’ai vu tant de magnifiques cyprès dorés se faire abattre sur ma côte d’enfance pour du profit immobilier…. impossible à admettre)
merci Danielle pour ce texte qu’on peut reprendre au début sitôt qu’on arrive à sa fin…
Merci Françoise. Cela me touche d une connaisseuse comme toi.